Benyamin Netanyayu est particulièrement remonté contre l’Europe sur le dossier iranien. La raison de son courroux est bien simple : de nouveaux pays européens adhérent à l’Instex, un système de troc créé par les Européens pour contourner les sanctions américaines contre l’Iran en procédant à des échanges avec la république islamique sans utiliser le dollar. Ce mécanisme de troc créé par les trois pays phare de l’Europe que constituent l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni (E3) vient donc de voir l’adhésion de six pays d’Europe au grand dam d’Israël.
La Belgique, le Danemark, la Finlande, les Pays-Bas, la Norvège et la Suède sont les nouveaux pays adhérents de l’Instex (Instrument in Support of Trade Exchanges : Instrument de soutien aux transactions commerciales), un mécanisme d’assistance à l’Iran en pleine récession économique du fait des sanctions américaines l’empêchant de vendre son pétrole. Par ce dispositif, l’Iran pourra continuer à vendre son pétrole sous forme de troc contre des biens de premières nécessités comme les médicaments et les denrées alimentaires.
Netanyayu très critique
L’adhésion de ces nouveaux pays européens à cette société créée pour soulager l’Iran suscite donc l’ire d’Israël. Son Premier ministre Benyamin Netanyayu critique cette décision des européens. « Pendant que le Moyen-Orient se tient debout avec bravoure contre l’Iran et ses hommes de main, il se passe quelque chose d’absurde : des pays en Europe tentent de contourner les sanctions américaines contre l’Iran », s’est-il plaint dimanche soir. « Ces pays européens devraient avoir honte d’eux-mêmes. N’ont-ils rien appris de l’Histoire ? », s’est interrogé le dirigeant israélien.
On sait que le Moyen-Orient connait une série de mouvements contre l’Iran ces derniers temps. Dans la république islamique même, des manifestations violemment réprimées avaient fait 161 morts selon Amnesty International. Un bilan que réfute Téhéran qui accuse Washington et Tel-Aviv d’être les véritables moteurs de ces manifestations. Des contestations anti-Iran ont aussi eu lieu en Irak et au Liban, deux pays où l’Iran exerce une grande influence. Israël ne comprend donc pas que les Européens cherchent à se rapprocher de l’Iran pendant que le Moyen-Orient proteste contre ce pays.
Israël déplore le moment choisi pour ce rapprochement
Le ministre israélien des Affaires étrangères a pour sa part condamné ces pays européens pour leur tentative de contourner les sanctions américaines contre Iran. Il estime que les six nouveaux pays « n’auraient pas pu choisir un pire moment » pour adhérer à l’Instex. Notons que cette structure créée en janvier 2019 n’a encore réalisé aucune transaction au profit de l’Iran. Mais l’arrivée de ces nouveaux pays devrait accélérer la mise en œuvre pratique de l’Instex.
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