L’avis du vice-président de la BM pour la région Afrique sur la perception du risque d’investissement

Alors qu’il participait lundi à une conférence internationale sur la soutenabilité de la dette à Dakar au Sénégal, le président béninois Patrice Talon a invité les institutions financières de référence à ne pas aggraver la mauvaise perception du risque d’investissement dans la sous-région ouest-africaine.

Interrogé ce jeudi 05 décembre par Rfi, le vice-président de la banque mondiale pour la région Afrique Hafez Ghanem a indiqué que la perception du risque d’investissement en Afrique, par les entreprises et hommes d’affaires de l’Europe et des Etats-Unis, est plus élevée que celle de l’institution qui l’emploie.

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« L’Afrique a besoin d’au moins 100 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures tous les ans »

« Je discute souvent avec les entreprises, les businessmans en Europe et aux Etats Unis. Je vois qu’il y a un sentiment que le risque en Afrique est très élevé. Il y a une part de réalité, mais leur appréciation du risque est beaucoup plus élevée que la nôtre » a-t-il déclaré.

Le haut responsable de la banque mondiale a par ailleurs parlé de ces pays africains qui pensent que pour se développer, il faut investir et donc emprunter. Hafez Ghanem estime qu’ils ont parfaitement raison. « L’Afrique a besoin d’au moins 100 milliards de dollars d’investissements dans les infrastructures tous les ans. L’Afrique a besoin de créer un million d’emplois tous les mois » fait-il  savoir.

Mais il y a trois choses à faire. Il faut que ces pays s’assurent qu’ils investissent avec des taux de rendement très élevés. Ils doivent en second lieu prioriser les financements concessionnels, de la Banque mondiale, de la BAD ou autres organisations dont les conditions sont souples.

« Si vous prenez un emprunt à 8% pour investir dans un projet avec un rendement de 4%, vous allez avoir un problème »

Enfin, il faudra qu’ils amènent le  secteur privé à investir, conseille-t-il. Il ne sert à rien de contracter des dettes à des taux d’intérêt très élevés. Cela crée des risques pour le remboursement de cette dette et des risques de crise d’endettement, explique ce haut responsable de la banque mondiale.

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Il assure cependant qu’on n’en est pas encore là,  mais « si vous prenez un emprunt à 8% pour investir dans un projet avec un rendement de 4%, vous allez avoir un problème ». L’autre sujet abordé par Hafez Ghanem, c’est la fermeture des frontières entre le Bénin et le Nigéria. L’homme dit être en faveur de la réouverture surtout que l’Afrique est tombée d’accord pour créer la Zlecaf, la zone de libre-échange continentale africaine.

Une réponse

  1. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    « un emprunt à 8% pour…un projet avec un rendement de 4%…problème ». C’est pourquoi, CONFIANCE des investisseurs (stabilité politique, corruption) et sanctuarisation des investissements privés doivent être préférés aux emprunts mal investis (lorsqu’ils ne sont pas dilapidés).

    \\\\\ ///
    (@_@)

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