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Libye : L’ONU enquête sur le lien entre une société canadienne et l’envoi des soldats soudanais

Photo de MIKE SEGAR/ Reuters

Un rapport publié à la fin du mois de novembre dernier, lors du dernier Conseil de sécurité de l’ONU, tend à souligner le lien étroit entretenu par une société canadienne, Dickens & Madson, avec des soldats soudanais débarqués en Libye afin de soutenir les efforts du maréchal Haftar qui, depuis avril dernier, tente de reprendre Tripoli.

Dans les faits, ces soldats soudanais ont passé une sorte de pacte avec cette entreprise nord-américaine, celui-ci précisant que l’entreprise tenterait d’obtenir d’Haftar un soutien financier à ces hommes ayant pris la tête du Soudan, en échange d’une aide militaire à l’armée nationale libyenne. Jouant les entremetteuses, l’entreprise canadienne aurait ainsi facilité les échanges, permettant de fait aux militaires soudanais de s’implanter en Libye.

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Un rapport de l’ONU, explosif

Aujourd’hui, les experts de l’ONU tentent toutefois de démêler le vrai du faux et vont devoir déterminer si l’envoi de soldats soudanais était véritablement lié au versement d’une aide financière du maréchal Haftar. En outre, ces derniers vont également devoir travailler à définir le rôle réel de l’entreprise de lobbying, Dickens & Madson. Un rapport explosif donc, de 400 pages environ, qui montre à quel point de nombreuses décisions sont prises, pouvant directement menacer la sécurité et la stabilité toute relative actuellement en place en Libye.

Interrogé à ce sujet, le patron de Dickens & Madson, Ari Ben-Menashe, a toutefois botté en touche, affirmant au média canadien La Presse, que son groupe n’avait absolument rien à voir dans cette histoire. S’il a confirmé avoir discuté avec des représentants onusiens d’un groupe sur la Libye, celui-ci affirme que les forces armées soudanaises avaient pour objectif de mettre en place une force susceptible d’aider à garantir la paix en Libye et non pas à alimenter les conflits et les rumeurs. Reste maintenant à démêler le vrai du faux et, le cas échéant, comprendre comment il a été possible qu’une société de lobbying puisse contourner les sanctions imposées.

La justice canadienne ouvre une enquête

À ce titre, le ministre canadien des Affaires étrangères a rappelé que les entreprises canadiennes avaient pour interdiction d’approvisionner en armes et en soutien technique la Libye. Résultat, si ces dernières venaient à contrevenir à ces demandes, elles commettraient de fait un acte criminel, passible de sanctions sur le plan judiciaire. Une enquête a ensuite été ouverte par la gendarmerie royale du Canada concernant les agissements de Dickens & Madson, ce qui permettra à la justice canadienne d’étudier le dossier d’un peu plus près.

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