Pour les USA, la Turquie semble préférer la Russie à l’OTAN

Les États-Unis grondent. En effet, le ministre américain de la Défense Mark Esper a invité la Turquie à lui donner des explications suite aux menaces du président Erdogan, de fermer deux bases militaires stratégiques. Hier, sur une chaîne progouvernementale, le président turc affirmait vouloir répondre à Washington, qui menaçait la Turquie de sanctions après qu’elle se soit tournée vers le système de défense russe S400.

Stratégiques, car étant parfaitement localisées pour combattre Daesh et abriter les forces de l’OTAN, les bases d’Incirlik et de Kürecik pourraient ainsi fermer leurs portes. La première est utilisée depuis plusieurs décennies par l’armée de l’air américaine, abritant même une cinquantaine de têtes nucléaires. La base de Kürecik elle, est située dans le sud-est de la Turquie et sert surtout de station radar à l’Organisation du traité nord-atlantique. Deux endroits d’une importance capitale aux yeux du Pentagone, qui voit d’un bien mauvais œil les pressions turques.

Mark Esper réclame des explications

Invité à se prononcer sur le sujet, Esper a été très clair, affirmant vouloir s’entretenir avec Hulusi Akar, son homologue turc, afin de comprendre si ces menaces étaient sérieuses. Rappelant que la Turquie était une nation souveraine, celle-ci a le droit de décider ou non si elle peut accueillir des bases militaires étrangères ou au nom de l’OTAN. Toutefois, dans le cas où l’OTAN est visé, c’est toute l’Alliance qui se retrouve concernée alors que l’engagement prit par la Turquie. 

La Turquie, désormais plus proche du Moscou ?

Une manière pour lui de tirer à boulets rouges sur le revirement d’Ankara qui semble vouloir se tourner de plus en plus vers la Russie. En effet, la Turquie se rapproche du bloc russe, notamment depuis l’annonce de son acquisition des systèmes de défense S400 alors que Washington s’est longtemps prononcé contre, estimant cet armement totalement incompatible avec celui de l’Alliance. Depuis, chaque annonce est scrutée par les experts, qui craignent que les tensions n’atteignent des sommets.