Le président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo s’adressait à la nation, à travers les deux chambres du parlement réunies en congrès (Sénat et Assemblée Nationale), ce vendredi 13 décembre 2019, au palais de la Nation à Kinshasa la capitale.
C’était son premier grand discours sur l’état de la nation, depuis son accession à la magistrature suprême le 24 janvier dernier, à l’issue des élections contestées du 30 décembre 2018. Félix Tshisekedi a signifié qu’il s’agissait d’un grand jour pour célébrer la démocratie congolaise et a rendu hommage à son prédécesseur et « frère », Joseph Kabila qui a tenu à respecter « son engagement constitutionnel, celui de permettre au peuple congolais de choisir librement ses nouveaux dirigeants ».
Concernant la sécurité
Félix Tshisekedi a salué le courage des Forces Armées de la RDC, qui ne ménagent aucun effort pour la pacification du territoire national et plus en particulier la région Est. La question épineuse des tueries à Beni, dans la province du Nord-Kivu, attire particulièrement l’attention du chef de l’Etat congolais qui a affirmé avoir déjà effectué des opérations de relèvement des troupes et permutation des officiers, chose qui a toujours été demandée par les communautés locales pour mettre fin à ce cycle de violences.
« Je ne me sentirais pas en paix envers moi-même tant que le Nord-Kivu et le Sud-Kivu ne seront pas pacifiés. Comme je l’ai dit à Bukavu, je suis prêt au sacrifice ultime, même si je ne le souhaite pas, pour que la paix revienne dans notre pays », a déclaré Félix Tshisekedi. Si l’on croit les propos du chef de l’Etat, tous les meilleurs officiers de l’armée et de la police que possède de la RDC se trouvent actuellement à Beni. Il a remplacé 11.000 militaires qui étaient là depuis des années et y a ordonné le déploiement de 21.000 nouveaux soldats, qui possèdent aussi le soutien des forces de la mission de l’ONU.
Rétablir la présidentielle à deux tours
En RDC, le président est élu à un seul tour. Pour Félix Tshisekedi, le rétablissement du second tour « permettra au futur président de revêtir une légitimité suffisante pour bien appliquer sa vision ».
S’adressant aux députés et sénateurs, il a exhorté à « s’interroger sur les avantages du rétablissement du second tour de l’élection présidentielle de manière à ce que le vainqueur puisse être revêtu de la légitimité suffisante pour appliquer sa vision afin partant d’une posture de rassemblement, être comptable devant le peuple ? ».
Au sujet de la corruption
Tshisekedi s’est dit, toujours inquiet de plusieurs allégations de corruption qui ont émaillé le mode de traitement des contentieux électoraux gérés par les différentes instances judiciaires. Il avait demandé au procureur général de la République, d’ouvrir une enquête quant à cela. Ces mêmes allégations qui ont émaillé les élections des gouverneurs et sénateurs que ça soit au niveau de la gestion du contentieux électoral et du mode des scrutins.
« C’est pourquoi, au-delà de nos clivages politiques, le moment n’est – il pas venu d’engager un débat sur l’efficacité du mode de désignation des Gouverneurs des provinces qui soient investis de toute la légitimité nécessaire pour s’atteler à la tâche de développement de leurs entités ? », s’interroge Félix Tshisekedi.
Le président congolais, s’est dit résolument engagé à combattre ce fléau qui affecte au plus haut point le système social, politique et économique du pays.
Il sied de noter que le président congolais a aussi évoqué plusieurs sujets en rapport avec le développement de son pays. Par rapport à la gratuité de l’enseignement de base, il a affirmé que ce programme a permis la scolarisation de plus de 2.5 millions de nouveaux enfants.
Plus de défis et d’engagements, Félix Tshisekedi a ainsi décrété l’année 2020, « année de l’action », et année de lutte contre la corruption.
Glody Murhabazi, Correspondant en RDC
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