France : un prêtre agresseur affirme avoir lui-même été agressé

Actuellement jugé en France pour des faits d’agressions sexuelles menées sur plusieurs jeunes scouts il y a une trentaine d’années environ, l’ancien homme d’Église, Bernard Preynat, a avoué mercredi à la barre qu’il a lui-même été victime d’abus lorsqu’il était plus jeune. Une surprise pour tout le monde, lui qui n’avait jamais vraiment évoqué ce cas publiquement.

L’ancien curé de Sainte-Foy-lès-Lyon aurait, dans les faits, envoyé un courrier l’été dernier à Michel Dubost, qui a remplacé au pied levé le cardinal Barbarin, lui aussi empêtré dans cette affaire pour avoir couvert les avec de Preynat. Condamné en mars, Philippe Barbarin attend d’ailleurs son procès en appel. Dans cette lettre, celui qui sera renvoyé de l’Église, évoque sa jeunesse, son parcours et ses douleurs, notamment au cours de ces séminaires lorsqu’un moniteur le rejoignait sous les douches.

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Preynat, des révélations surprenantes

Agressé sexuellement, Preynat évoque divers coupables, dont un sacristain, un séminariste ou encore un prêtre. C’est au moment de redoubler sa terminale, après avoir raté le bac, qu’il sera renvoyé de son école. Une manière pour lui de ne pas ébruiter l’affaire et de partir le plus loin possible. Des révélations qui ont pris les jurés et l’avocat de Bernard Preynat par surprise. Interrogé, maître Doyez a confirmé qu’il ne s’était pas imaginé un seul instant avoir à devoir gérer de telles annonces.

Aucune intention de se dédouaner

Selon lui, il n’y a toutefois rien d’étonnant à ce que ce genre d’aveux soient effectués dans une salle d’audience. Seul problème à ses yeux, le fait que son client ne lui en ait jamais vraiment parlé. Évoquant un possible sentiment de honte, de crainte, ce dernier continue ajoutant que si son client a enfin pu parler, c’est simplement afin de soulager sa peine et non pas pour se dédouaner ou offrir une explication logique à ses actes passés.

Les faits eux, remontent à la période allant de 1971 à celle de 1991. Toujours passées sous silence, ces agressions ont finalement été avouées publiquement après que plusieurs personnes aient décidé de dénoncer les agissements de l’ancien père Preynat. À l’époque, ce dernier s’occupait des enfants des parents qui les lui confiaient. Aujourd’hui âgé de 74 ans, il encourt jusqu’à 10 ans de prison ferme.

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