Libye : la Turquie en colère contre la Grèce

La Libye est au menu d’une conférence internationale de paix qui se tiendra cette semaine à Berlin dans la capitale allemande. Mais vendredi dernier, à la surprise de tous, la Grèce a reçu en visite le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, l’un des deux frères ennemis qui s’opposent en Libye. Une initiative grecque qui n’est pas du tout du goût de la Turquie fortement impliquée dans la crise libyenne depuis l’envoi de troupes étrangères à Tripoli par le président turc Recep Tayyip Erdogan.  

La Libye est depuis plusieurs mois le théâtre d’une guerre civile entre les éléments du maréchal Khalifa Haftar, chef de l’Armée nationale libyenne (ANL) basé à Benghazi et ceux de Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) dont le siège est à Tripoli et qui est reconnu par la plupart des capitales occidentales. Mais depuis plus d’une semaine, un cessez-le-feu lancé par la Russie et la Turquie est en cours dans le pays. La réussite jusqu’alors de ce cessez-le-feu encourage la tenue d’une conférence de Berlin cette semaine sous l’égide onusienne.

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Une incursion grecque mal vue par Ankara

Mais la Grèce qui n’est pas invitée à Berlin et qui n’est pas vraiment impliquée dans ce pays, n’a pas du tout envie de rester en marge des travaux en Libye. La visite ce vendredi du principal homme fort de la Libye en Grèce est pour Athènes sa contribution portée à l’effort de paix en Libye. La Grèce encourage le maréchal libyen à tout mettre en œuvre pour « réussir le cessez-le-feu en cours ». Mais la Turquie a mal vécu cette incursion grecque dans le débat libyen.

Le ministre turc des Affaires étrangères a vivement critiqué l’initiative turque. Sur son compte Twitter, Mevlut Cavusoglu a traité cette initiative grecque de « sabotage » aux travaux qui auront lieu cette semaine à Berlin où la Turquie aura un rôle important à jouer contrairement à la Grèce absente de Berlin. « Inviter Haftar en Grèce et mettre en avant les préoccupations nationales grecques sabote les efforts pour ramener la paix en Libye », écrit sur Twitter Mevlut Cavusoglu, avant de renchérir : « Nous aimerions rappeler à nos amis grecs que ces efforts futiles sont vains ».

La Libye est un pays où s’affrontent, outre les deux hommes forts du pays, de nombreux intérêts occidentaux. Les capitales occidentales sont bien décidées à se positionner dans ce pays dont les immenses réserves pétrolières ne laissent personne indifférent.  

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