Libre échange : le Canada hausse le ton

Isabelle Hudon, ambassadrice Canadienne en France, a décidé de hausser le ton. En effet, à ses yeux, les parlementaires français s’en prennent un peu trop au Canada et notamment à l’accord sur le libre-échange récemment signé par Ottawa avec l’Union européenne, supprimant les droits de douane sur pas moins de 98% des produits échangés entre les deux parties concernées. Un accord qui n’a pas encore été ratifié, ce qui semble avoir un impact réel sur les relations diplomatiques entre les deux nations. 

Entendue par le Sénat, la diplomate a ainsi fustigé les débats parlementaires français, estimant que le Canada a été un peu trop moqué. Dans les faits, ce sont surtout les fermiers et les agriculteurs canadiens qui ont été pointé du doigt, les élus français se demandant visiblement comment ces derniers produisaient leur nourriture. Très vite, l’idée d’une qualité moindre et d’une nourriture dangereuse pour la santé a alors commencé à germer dans l’esprit des parlementaires français et des citoyens, pour qui le CETA, l’accord sur le libre-échange, ouvrirait la porte à des produits qui ne respecteraient aucune norme de sécurité.

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Le Canada, pointé du doigt par les parlementaires français

Soucieuse de défendre ce projet et les siens, Isabelle Hudon a ainsi estimé que la France et ses parlementaires avaient fait preuve d’agribashing (moqueries liées aux agriculteurs et au secteur de l’agriculture canadien), voire même possiblement de Canada bashing. Une chose inacceptable à ses yeux.

«Je ne veux plus voir mon pays abimé, injustement taxé des pires maux sanitaires et environnementaux», a-t-elle ainsi lancé, visiblement irrite de voir que son pays ait pu être autant critiqué, rappelant qu’au Canada comme en France, les agriculteurs devaient faire face à de nouvelles normes sanitaires, toujours plus exigeantes, afin de respecter la demande internationale ainsi qu’à des exigences de plus en plus élevées et strictes, notamment en matière de provenance et de fabrication, de la part de consommateurs soucieux de connaître un peu mieux ce qu’ils sont amenés à manger.

Ottawa hausse le ton et réclame plus de respect

C’est d’ailleurs à ce titre que le CETA permettra à toutes et à tous de surmonter quelques-unes de ces difficultés. Pour l’occasion, la diplomate prendra en compte la hausse de 11% des exportations des vins depuis l’entrée en vigueur partielle de l’accord, permettant ainsi à la France de ravir la première place aux États-Unis, dans ce secteur. Une manière pour elle de mettre la pression sur les sénateurs et les élus, estimant que le message politique, économique et social envoyé ne serait pas le bon pour la France, ses agriculteurs qui pourraient bénéficier de l’accord et enfin, pour l’Europe, qui se retrouverait bloquée « à cause » de Paris.

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