Madagascar : les Émirats vont cultiver 60000 hectares et créent la polémique

Un partenariat entre Madagascar et une entreprise émiratie crée la polémique dans le pays. La société émiratie Elite Agro LLC. a l’intention de cultiver du soja, du riz et du maïs, sur 60.000 hectares de terres dans le sud-ouest de l’île. Trois semaines plus tôt, le ministre malgache de l’Agriculture Lucien Ranarivelo avait indiqué que cet accord pourrait permettre au pays de parvenir à l’autosuffisance alimentaire.

Cet accord est cependant décrié par deux associations engagées dans la défense des terres, le CRAAD OI et le TANY, qui ont fustigé hier lundi 03 février 2020, l’absence de transparence des autorités dans ce contrat. Ces organisations sont préoccupées par la diminution de l’accès à la terre pour les malgaches, l’accaparement des terres aux populations locales et les conséquences sur l’environnement.

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Les luttes menées par les anciens patriotes

Pour le collectif TANY et le CRAAD OI, les anciens patriotes ont mené des luttes contre la colonisation afin que les générations futures utilisent les terres de façon indépendante, et pas « pour tous devenir des ouvriers agricoles de groupes financiers  étrangers».  Les deux organisations ont également estimé que « des informations dévoilées par l’État au compte-gouttes avec des contradictions et des hésitations ne peuvent que susciter les soupçons ». Elles exigent alors que le mémorandum signé avec la compagnie émiratie Elite Agro LLC., soit divulgué en urgence.

L’Etat encouragerait les investissements étrangers

Les organisations n’approuvent également pas la stratégie des autorités du pays. A en croire le TANY et le CRAAD OI, l’Etat encourage les investissements étrangers, au lieu de développer l’entreprenariat local et l’agriculture. Lucien Ranarivelo a répliqué en faisant savoir que « L’Etat est en train d’aménager 7 000 hectares de terres destinées à la population autour du fleuve Mangoky ». Aussi a-t-il tenu à préciser que le Madagascar n’assistera pas à un accaparement des terres. Selon lui, les autorités délimiteront les parcelles avec l’aval des populations locales.

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