L’huile rouge est une huile produite des fruits rouges du palmier à huile rouge nommé scientifiquement Elaeis guineensis. Cette plante de la famille des Arécaceae est monocotylédone, riche en acides gras saturés et très riche en α-carotène, β-carotène, vitamine E, acide oléique. Originaire d’Afrique Tropicale, cette huile est extraite à l’état brute par des méthodes artisanales depuis l’antiquité jusqu’à nos jours.
Histoire
L’usage de l’huile rouge et de ses dérivés date d’une très ancienne époque selon les récits des griots africains. Mais depuis l’époque du commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques, le palmier d’huile rouge, s’est peu à peu faire connaître dans le monde entier au point de devenir un ingrédient important du savon de Marseille en France et des bougies.
Ainsi selon Wikipedia, en 1851, le roi Sodji de Porto-Novo signe un traité de commerce et d’amitié avec la France pour l’huile de palme. Il fait planter de nouvelles palmeraies au nord de Porto-Novo. Ses palmeraies débouchent à la fabrication des savonneries marseillaises. En 1864, le traité prend fin car une nouvelle étape est née : la culture de l’arachide finit par remplacer l’huile de palme. Vers 1870, l’huile de palme constitue la principale exportation de certains pays d’Afrique de l’Ouest, comme le Ghana et le Nigeria. En 1885, William Lever fabrique à Liverpool à échelle industrielle du savon à base d’huile de palme qu’il importe d’Afrique de l’Ouest. Sa fabrique de savon Lever Brothers est devenue par la suite la multinationale Unilever.
Jusqu’au xixe siècle, l’éclairage est assuré par des bougies en suif dangereuses et à la combustion âcre. Les travaux scientifiques de Chevreul conduisent au remplacement des chandelles par des bougies stéariques, notamment à base d’huile de palme comme en fabrique depuis cette époque l’entreprise londonienne Price’s Candles. En 1854, Price’s Candles brevette un procédé de distillation de l’huile de palme qui permet de produire la glycérine utilisée dans de nombreuses compositions pharmaceutiques et cosmétiques et dans les pellicules de photos : la nitroglycérine. Progressivement elle est supplantée par les huiles minérales et les dérivés du pétrole. Elle refait une percée au début du xxe siècle dans le domaine de l’industrie alimentaire, qui est aujourd’hui son principal débouché en raison de son faible coût de production et de ses propriétés physiques et chimiques (bonne conservation, stable à haute température, richesse en β-carotène).
Différents types d’huile et utilisation
En Afrique, les produits obtenus du palmier à huile rouge sont :
- L’huile rouge : extraite des fruits rouges du palmier, de la taille d’un bonbon, donne au repos une huile rouge en surface et un dépôt de fibres rouges en bas. Le dépôt est considéré comme l’huile rouge à l’état solide car une fois au feu, il se liquéfie en prenant la texture de l’huile rouge. Ainsi, elle s’utilise pour la cuisine en général, pour guérir les maux d’yeux, les carences chez les enfants, les problèmes dermatologiques, pour des rituels traditionnels et pour la fabrication de savon comme le savon noir, le kongui (un savon jaune en fon).
- L’huile rouge raffinée : est l’huile rouge dépourvue de sa couleur rouge et d’au moins 20% de ses nutriments d’origine surtout de la totalité de ses vitamines. C’est pour cela certains disent « Huile de palme » simplement en oubliant qu’il existe plusieurs variétés de palmier produisant des huiles. Le raffinage de l’huile nait en 1940 en utilisant la pression à chaud (160°C à 200°C) avec l’emploi de solvants chimiques exemple l’hexane qui est un dérivé du pétrole. Il fut observé que le taux de personnes en dépression a augmenté dès lors en Europe car des traces d’hexane restent dans les huiles raffinées. C’est pour ça que dorénavant est ajouté des vitamines et minéraux de laboratoire qui ne jouent pas complètement les mêmes rôles que ceux obtenus naturellement. Avec le raffinage, on extrait 100% d’huile tandis qu’on extrait que 30% à 50% à l’état brut. Ce système est perpétué en Afrique de l’Ouest jusqu’à ce jour par la Côte d’Ivoire.
Ainsi ce chef-d’œuvre européen, profite beaucoup aux pays dits « développés » dans la fabrication d’huile de friture, de mayonnaise, de beurre margarine, en cosmétiques, et en biocarburants. En réalité, c’est l’essor des biocarburants qui a créé la déforestation de plusieurs forêts dans le monde pour la culture de palmiers à huile rouge.
NB : Il faut noter qu’après chauffage, on la traite à l’acide phosphorique, puis la décolore en présence de l’acide sulfurique, la déodorise à au plus 300°C et enfin la colore synthétiquement en ‟jaune or” par E100 à E163.
- Huile rouge hydrogénée : est l’huile rouge raffinée au dihydrogène (H2) qui consiste à réduire ou à saturer les composés organiques en présence d’un catalyseur (platine, rhodium, etc) ou d’une très haute température (480°C et plus). Cette huile peut se conserver longtemps et sans contrainte. Depuis la découverte de l’hydrogénation des huiles végétales, nombreuses sont celles qui ont servi à la fabrication de beurre de margarine puisqu’elle solidifie toute huile. Malheureusement, ce procédé à donner naissance aux acides gras trans qui sont très nocifs à la santé humaine. Ces acides non digérés sont stockés et finissent pas boucher les artères. D’où l’élevation depuis lors des personnes mortes suites à un problème cardio-vasculaire et le foie (risque de diabète).
- Huile jaune or naturelle : est une huile extraite du petit coco qu’on trouve dans la noix du fruit du palmier à huile rouge. Cette huile obtenue par chauffage de la noix dans de l’eau, sert à guérit divers maladies en médecine traditionnelle, à faire pousser les cheveux, à solutionner des problèmes spirituels, etc. Cette huile est rare et souvent se vend sur commande en Afrique de l’Ouest.
- Huile noire du palmier à huile rouge : est aussi une huile extraite du petit coco. Obtenue après grillage des noix, cette huile est très prisée en Afrique pour ses propriétés intéressantes en cosmétique, en dermatologie, en médecine traditionnelle, en savonnerie et pour des protections spirituelles. Contrairement à l’huile jaune or, il est plus vendu. On en trouve chez les particuliers en savoir traditionnel qui peuvent solliciter d’intéressantes recettes suivant chaque cas de figure.
REMARQUE : En industrie, l’huile de palmier à huile rouge est recherchée pour ses composants tels que sodium palmate, civettone (parfumerie), lubrifiant, agent hydratant (crèmes pour peau), encre, résine époxyde, effet moussant (savonnerie), etc. Les déchets obtenus après extraction de l’huile servent d’engrais naturels et de bioénergie (fabrication de méthane pour l’électricité).
Conclusion
Il est à noter que les problèmes liés au palmier à huile rouge sont dûs à son raffinage, son hydrogénation et surtout à sa consommation excessive depuis sa commercialisation par les pays développés. Un être humain soumis aux produits des pays développés est condamné à consommer de l’huile de palme non brut par les médicaments, le chocolat, le beurre margarine, l’huile de palme raffinée, les bonbons, les biscuits, les gâteaux, etc ; plusieurs fois en une semaine durant plusieurs années. Une certitude est que tout le monde a sa valeur de même que toute chose. Donc arrêtons de diaboliser le palmier à huile rouge qui a su apporter à l’industrie une touche incomparable. Le plus important actuellement c’est de la consommer à l’état brut et sans raffinage ni hydrogénation.
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