La Cour des comptes a publié simultanément ce vendredi ses rapports des années 2015,2016 et 2017. Les documents accessibles sur la toile font état de plusieurs irrégularités dans les entités visitées par les magistrats. La gestion de plusieurs personnalités sont mises en exergue allant de la période du magistère de Abdoulaye Wade au mandat actuel de Macky Sall. Ce dernier voit des cadres de son parti cités.
Dérapages dans plusieurs entités
La publication simultanée de centaines de pages de la Cour des comptes secoue depuis lors les plus hautes instances de la nation sénégalaise sans laisser indemne l’opinion publique. Si le rapport de 2015 parle de « gaspillage » relatif au FESMAN pour évoquer l’achat de rideaux à des centaines de millions de CFA par la fille de l’ex président de la République Abdoulaye Wade ; les rapports de 2016 et 2017 citent le plus souvent des proches du pouvoir actuel. En effet ces rapports, bien que reçus avec quelques années de retard, soulignent des manquements flagrants. La Cour, dans son rapport de 2016, stipule même l’ouverture d’enquête judiciaire. C’est le cas par exemple de transactions portant sur 31 chèques au niveau de l’Anamo (Agence nationale de la maison de l’outil). Interpellé sur cette situation, son directeur général actuel, membre de la mouvance présidentielle, déclare : « il s’agit de rapports sur lesquels d’autres interrogations susciteront des réponses de notre part mais nous sommes sereins, et nous n’avons rien à nous reprocher ».
Sur les mêmes sujets portant sur la gestion interne, les primes et avantages accordés sont plusieurs fois cités. Le cas de l’Aser, l’ex agence chargée de l’électrification rurale, illustre parfaitement cette situation. En effet la Cour fait état en 2016, de « gratifications injustifiées » pouvant représenter 75% du salaire soit « 1 500 000 à 3 000 000 de francs CFA ». En réponse aux recommandations de la Cour, l’agent comptable de la structure avait mis en avant les statuts de l’agence qui accorde plein droit au conseil d’administration pour le versement de ces sommes. Le rapport le plus récent publié, celui de 2017 fait état entre autres de défaut de rationalisation de ressources au Cices (Centre du commerce extérieur du Sénégal). La structure dirigée par Monsieur Cheikh Ndiaye depuis 2012, en plus de cumuler des impayés sur la TVA, a dépensé un peu plus de 119 millions pour la location de groupes électrogènes. Une somme qui aurait pu servir à l’achat effectif de ce matériel estimé à l’unité à 15 millions de francs CFA selon le rapport.
Retard et exécution des recommandations
Le retard de la publication de ces documents est décrié car certaines recommandations sont difficilement exécutables. A l’exemple du Port Autonome de Dakar où le « remboursement solidaire de la somme de 100 millions de francs CFA » imputables aux membres d’une commission demeure inexécutable. Ces derniers n’intervenant plus dans la gestion de structure, le remboursement « n’est pas effectif » précise le directeur de la structure actuel ministre chargé du Plan Sénégal Emergent, Monsieur Cheikh Kanté dans le rapport de 2015. Toutefois la présidence, dans un post sur facebook appelle les auteurs de manquements à y mettre un terme pour les cadres cités, étant toujours dans l’exercice de leurs fonctions.
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