En réponse à une lettre du président du COS-LEPI, le président du parti Restaurer l’Espoir (RE) Candide Azannaï relève trois faits importants qui permettent à son parti de n’accorder aucun crédit à tous les actes qui sont posés par Jérémie Adomahou en sa qualité de président de cette institution chargée de superviser la liste électorale.
Le président du Comité d’orientation et de supervision de la liste électorale permanente informatisée (COS-LEPI), Jérémie Adomahou a adressé une lettre au président du parti du parti Restaurer l’Espoir (RE) Candide Azannaï le 24 février 2020. Le président du COS-LEPI a saisi Candide Azannaï aux fins d’avoir la liste des militants du parti RE, candidats aux élections municipales et communales du 17 mai 2020 pour leur délivrer chacun, un récépissé qui atteste qu’ils sont inscrits sur la Liste électorale permanente informatisée (LEPI).
Cette demande est motivée par les dispositions de l’article 39 de la loi n° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral. Dans sa réponse du 2 mars dernier, le président du parti RE a attiré l’attention de Jérémie Adomahou sur «trois (03) faits importants au moins qui permettent au parti RE de n’accorder aucun sérieux, aucun crédit à tous les actes qui sont posés par vous en qualité de président du COS-LEPI ».
Illégitimité et illégalité de la 8è législature
Le premier élément relevé par l’ancien député Candide Azannaï est l’illégitimité et l’illégalité de la législature du parlement qui a procédé à la désignation des députés membres du COS-LEPI. Pour lui, la 8è législature «n’existe que de façon virtuelle ». Il indique que c’est «un parlement qui est l’ombre de lui-même avec quatre-vingt-trois (83) individus, tous imposés par le recours à la force et à l’utilisation criminelle des armes à feu par le président de la République ». Et c’est «ce parlement de sang, monochrome … qui a procédé à votre triste désignation en qualité de membre du COS-LEPI, une grave aberration, un honteux déni de la démocratie et de l’Etat de droit ». A croire l’ancien ministre de Talon, l’illégalité du parlement «vient de la violation des dispositions de la Constitution du 11 décembre 1990 ». Il s’agit d’une part, du premier tiret et à l’article 3 alinéas 1, d’autre part. Il soutient qu’en définitive, «ce parlement rejeté par tout le peuple, illégitime et illégal, ne peut vous désigner (président COS-LEPI) , de même que vos paires ».
L’illégitimité et l’illégalité du COS-LEPI
Le deuxième élément important évoqué par Candide Azannaï est bien l’illégitimité et l’illégalité du COS-LEPI. Il rappelle qu’installer le 06 septembre 2019, le COS-LEPI «tire son existence juridique de la loi n° 2018-31 du 09 octobre 2018 portant Code électoral en République du Bénin ». Et l’article 137 alinéas 1 de ce code dispose que le Conseil d’orientation et de supervision est composé de onze membres désignés à savoir, cinq députés de la majorité parlementaire, quatre députés par la minorité parlementaire, du directeur général de l’Institut national de la statistique et de l’analyse économique (INSAE) et du directeur du service national en charge de l’état civil. Alors l’ancien député pose deux questions au président Jérémie Adomahou «en votre âme et conscience qui est l’opposition et qui est la mouvance présidentielle parmi vous qui êtes imposés au Palais des Gouverneurs siège de l’Assemblée nationale? Et vous personnellement qui représentez-vous? ». Selon lui, une telle composition du COS-LEPI est contraire à la lettre et à l’esprit de la loi. Par conséquent, il s’agit d’un accaparement du fichier électoral que «vous manipulez à la guise de vos mandataires ». Candide Azannaï précise que l’illégitimité du COS-LEPI, elle, n’est que la continuité de l’illégitimité de l’Assemblée nationale dont le président est l’appendice. C’est pourquoi le parti RE ne peut donc plus «continuer à échanger des courriers avec votre institution tant que la désignation des membres serait contraire à la loi et sa légitimité remise en cause ».
Le rejet des lois inopérantes
Enfin, le président du parti RE fait remarquer à Jérémie Adomahou un rejet des lois inopérantes, scélérates, abjectes et crisogènes. Il estime que l’instabilité législative qui caractérise l’organisation des élections à travers «des lois électorales taillées sur mesures et destinées à faire gagner un seul camp qui refuse la compétition loyale et démocratique, ne cesse de plonger notre pays dans l’abîme ». Il fait allusion entre autres au code électoral, à la loi portant statut de l’opposition en République du Bénin et à la Charte des partis politiques en République du Bénin. Et au regard de ces faits importants énumérés le parti RE «ne peut nullement s’associer à l’apurement et à l’actualisation de la LEPI que vous opérez actuellement dans l’obscurantisme total ».
Répondre à OLLA OUMAR Annuler la réponse