La Conférence nationale des forces vives de la nation est un sujet qui a occupé le devant de l’actualité la semaine dernière. Le Bénin commémorait en effet les 30 ans de ce rendez-vous historique qui a fait basculer le pays dans la démocratie. Le Professeur Ibrahim Salami pense d’ailleurs que c’est la plus belle chose qui soit arrivée au Bénin depuis bientôt 60 ans d’indépendance.
« Si le pouvoir exécutif était un éléphant, maintenant, il est devenu un mammouth »
« C’est la plus belle chose que nous (avons eu à faire) ensemble et depuis on n’a pas fait mieux » poursuit l’universitaire qui était hier dimanche 01 mars sur l’émission Zone Franche de Canal 3 Bénin. L’homme pense que aujourd’hui, trente ans après cette conférence nationale, le challenge des gouvernants est de concilier la démocratie et le développement parce que dit-il, c’est plus facile de faire l’un sans l’autre et vice versa.
« Il faut exiger de nos gouvernants la capacité de nous donner la paix et le pain » ajoute l’universitaire qui s’est également épanché sur la révision de la constitution le 1er novembre 2019. A l’en croire, le processus qui a conduit à cette révision de la loi fondamentale est politique. Et ce qu’on remarque c’est que le pouvoir exécutif a été renforcé.
« Si le pouvoir exécutif était un éléphant, maintenant, il est devenu un mammouth » pense le professeur des facultés de droit de l’Université d’Abomey-Calavi. L’autre chose qu’il dit avoir remarqué dans cette révision de la Constitution, c’est le silence sur le mandat unique pourtant défendu par Patrice Talon. A l’analyse , il trouve que, le chef de l’Etat a peut-être décidé que le moment n’était pas encore opportun.
Combien va coûter un député?
En ce qui concerne l’alignement des mandats, il indique que cela fausse l’esprit de la conférence nationale parce qu’en mettant le mandat des députés à 4 ans, le constituant de 1990 ne voulait pas que le président soit élu la même année que les députés. Parce qu’il y a de forte chance que ce parlement soit contrôlé par le chef de l’Etat.
Quant au parrainage des candidats à la présidentielle, Ibrahim Salami redoute que cette nouveauté ne donne de l’envergure à la corruption au Bénin. « Le parrainage peut conduire à une corruption à une plus grande échelle. Quand on arrivera à la période du mercato politique, combien va coûter un député ? » s’interroge l’universitaire.
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