L’Artemisia : Espèces et Apports polythérapeutiques puissants

L’artemisia annua est une variété très cultivée en zone tropicale connue sous le nom d’herbe chinoise, armoise ou d’armoise annuelle. On compte au total 8 espèces d’artemisia. Selon les travaux de Sanner Alexandre (2008) le genre artemisia regroupe de nombreuses espèces dont la production a enrichi le marché des épices (a. dracunculus) ou de liqueurs avec l’absinthe (a. absinthium). Il existe effectivement plusieurs autres espèces d’artemisia dont, l’artemisia annua plus asiatique puis l’artemisia afra spécialement originaire d’Afrique et aux propriétés semblables. Ces plantes artemisia poussent très bien dans des espaces ensoleillés. De la famille des Asteraceaes, cette plante aromatique vivace de son rhizome peut s’élever jusqu’à 1.2m de hauteur. Elle est facile à reconnaître avec sa structure ligneuse à la base, ses feuilles largement incisées et de petits capitules. Sur ses racines rampantes, l’artemisia se développe sous forme de buisson touffu facile à identifier.

Cette plante n’est pas très exigeante

Étant vivace, une fois mise au sol et après germination, l’artemisia se développe continuellement et pousse très bien avec quelques entretiens de base recommandés. Ainsi elle peut être continuellement exploitée pour ses usages multiples.

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Propriétés thérapeutiques de deux espèces : l’afra et l’annua

Puissant antipaludéen qui était ancestralement connu à Madagascar, en Chine, l’artemisia a graduellement gagné la confiance des populations africaines car elle y était surtout exploitée pour d’autres traitements. Effectivement, l’infusion des feuilles d’artemisia annua en thé est très utilisée traditionnellement en île de la Réunion pour faciliter les règles (menstrues), booster la fertilité des femmes comme pour résoudre le dysfonctionnement érectile chez les hommes en Afrique du Sud (Erasmus et al, 2015), fluidifie le sang, élève la tension qui est basse et fortifie le corps comme le système immunitaire. Infusée dans du vin, l’artemisia annua fortifie aussi mais vient prévenir la fièvre et corrige la perte d’appétit. La décoction de cette plante en usage externe dans un bain est un bon défatiguant, aide à traiter les troubles liés au rhumatisme, à l’arthrose et la goutte (Lavergne et Véra, 1989). L’artemisia afra est utilisée pour aider au traitement de la tuberculose (Semenya et Potgieter, 2014). Au sénégal l’agronome Van damme Pierre précise que l’armoise aide au traitement de l’acidité de l’estomac, la bilharziose, l’ulcère de Buruli, le diabète de type 2 et bien d’autres pathologies. Toutefois, dans la lutte contre le paludisme, l’OMS refuse d’autoriser l’usage des tisanes, ce que critiquent les spécialistes, qui, chiffres à l’appui parlent de l’efficacité sans précédent de la plante. Depuis en Afrique et en Asie, de nombreuses associations promeuvent l’utilisation de la plante en défiant l’organisation internationale.

Face au Covid-19

Vis-à-vis de la pandémie actuelle du Covid-19, les connaissances sur les vertus d’artemisia annua ont refait surface car elle joue un rôle particulier dans la résolution des symptômes de difficultés respiratoires surtout modérées. Il faut noter que les difficultés respiratoires modérées représentent un problème aux autorités sanitaires puisqu’elles sont susceptibles de s’aggraver et de conduire ainsi les malades en service de réanimation où les pays, même les plus développés manquent de places malgré la forte mobilisation de respirateurs artificiels chez certains.

En effet, l’hypothèse de ces scientifiques est que : si l’artemisia est utilisée pour résoudre ces symptômes de difficultés respiratoires modérées en amont, on aura en évidence moins de personnes déficientes qui seront des cas graves ou complexes. De plus l’artemisia, précisons l’artemesia annua a l’avantage de ne provoquer aucun effet secondaire, de fortifier le système immunitaire et d’être non toxique (Van der Kooyn et Sullivan, 2013) ce qui peut en association avec d’autres éléments, aider l’organisme des sujets affaiblis ou ayant déjà d’autres pathologies. Le réseau mondial « Malaria world » a publié après les travaux du Dr Constant Kansongo (2013, au Katanga) que l’artemisia afra en tisane ou en poudre grâce à l’artémisinine qu’elle contient, peut éliminer les gamétocytes présents chez les sujets infectés par le plasmodium falciparum. Pour rappel, Madagascar a proposé un traitement qui selon son président s’est avéré efficace. Un traitement ignoré par l’OMS et qui crée ainsi la polémique (lire ici).

Attention

Il faut noter que l’artémisinine est une substance active, médicamenteuse, isolée de la plante artemisia annua ou artemisia afra qui a un effet sur les personnes infectées par le plasmodium falciparum. Mais elle n’existe pas dans toutes les autres espèces existantes d’artemisia tel que : a. campestris, a. herba-alba asso, a. arborescens, a. vulgaris qui ont d’autres propriétés thérapeutiques connues. Parmi elles, a. vulgaris est plutôt connu pour ses propriétés répulsives ou abortives.

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