Patate douce : sucrée et puissante

Photo Fondation OLO

Riche en vitamines (A, B6, B9, C), en acide folique, en caroténoïdes, en amidon, en fibres, en composés phénoliques, en anthocyanines, en glucides, en antioxydants mais aussi en cuivre et en manganèse, la patate douce est une plante comestible (feuilles, tubercules et racines) dont le tubercule est à saveur sucrée même après cuisson. On la retrouve dans les régions tropicales et subtropicales. Cette plante vivace de la famille des Convolvulacées a une multitude de les variétés marqués par la couleur de leur pelure et chair épaisse également colorée. Elles peuvent être blanches, jaunes, orange ou pourpre. Ce qui la distingue de la pomme de terre en dehors du gout sucré est la forme allongée et pointue aux extrémités contrairement à la pomme de terre dont les extrémités sont arrondies.

Sa culture (vivrière) peut se faire partout même là où d’autres plantes ne poussent pas, ne requiert pas trop de produits chimiques ou d’engrais et il est possible d’en planter à plusieurs reprises par multiplication végétative : bouturage ou par voie asexuée (Chen et al., 1992). Incroyablement, elle exige moins de mains-d’œuvre contrairement à d’autres cultures. Ipomoea batatas de nom scientifique, la patate douce s’est ainsi facilement répandue en Afrique et avec ses valeurs nutritionnelles elle fait partie de la culture gastronomique des africains habitués aux tubercules.

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La patate douce se consomme comme l’igname ou le manioc ou la pomme de terre à la seule différence du goût sucré et sa chair plus molle à la cuisson que les autres. On en fait de la farine de pour faire les pâtisseries. Ses racines nourricières par contre servent à nourrir les animaux ou le bétail. Son feuillage est apprécié pour décorer les espaces urbains, par les fleuristes aussi, va naturellement limiter la croissance de mauvaises herbes et protège le sol de plusieurs types d’érosions.

Cette plante herbacée vivace avec son faible index glycémique, peut faire baisser le mauvais cholestérol et le sucre dans le sang donc favoriser la gestion de la glycémie et réduire le risque de certaines maladies cardiovasculaires. Il faut noter que l’indice glycémique de la patate douce est de 70 tandis que celui de la pomme de terre régulière va de 80 à 111. Grâce à sa faible teneur en protéines et en lipides, elle est moins calorique et peut aider à la perte du poids Elle renforce aussi le système immunitaire. D’ailleurs, de nombreux nutritionnistes évoquent qu’elle peut permettre de prévenir le risque de certains cancers.

Attention, les valeurs nutritionnelles de l’Ipomoea batatas sont surtout liées aux feuilles !

Par défaut quand on dit : patate douce, tout le monde se représente les tubercules sucrés mais non. D’abord pensez dorénavant à ses feuilles moins calorifiques que le tubercule mais riches en sodium, potassium et surtout calcium. Ses feuilles, simples, alternes, pétiolées et disposées en spirale sur la tige sont prisées pour une diversité de vertus sous forme de décoction. Elles sont cuisinées sous forme de feuilles légumes, de salade ou d’infusion.  Elles ont des propriétés diurétiques, purgatives, dermatologiques, sédative, pour la fertilité féminine et pour une bonne évolution des grossesses (éviter les fausses couches). Les fibres de l’Ipomoea batatas vont aider à la régularisation de la fonction gastro-intestinale. Riche en vitamine A, ses feuilles peuvent contribuer à la croissance des os, des dents, la protection dermatologique comme la dépigmentation, les brûlures, les morsures de serpents en Ouganda et des infections. Par exemple au Burkina Faso, ses feuilles fraîches pilées en pâte mixées dans de l’eau chaude sert à faire des bains de bouche en cas d’abcès dentaires. Elle favorise une bonne vision et peut ralentir la détérioration des fonctions cognitives.

Dénommée osokoro par le peuple Kôyô du Congo, tingo par les Baoulés de la Côte d’ivoire, les tubercules de patate douce sont mixées à d’autres écorces ou le citron pour en faire des tisanes purgatives (Kerharo et Bouquet, 1950).

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Contre-indications ou mythes ?

Il n’est pas rare que la gente masculine se fasse limiter la consommation de tubercules de patate douce parce qu’ils seraient responsables de la faiblesse sexuelle chez les hommes. Mais ailleurs, certaines espèces de la patate douce sont utilisées traditionnellement plutôt comme aphrodisiaque ou pour la production des hormones ainsi que des spermatozoïdes. En voici une réponse à cette inquiétude masculine. Le goût sucré de l’Ipomoea batatas n’a pas un effet négatif sur la fertilité masculine. Au contraire, la vitamine A qui s’y trouve aide à prévenir l’atonie des spermatozoïdes et d’autres propriétés essentielles qui vont l’exempter d’anomalies chromosomiques (Dibi et al., 2015). Également il n’existe aucune relation établie entre la consommation de patate douce et le paludisme.

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