Une chanteuse turque meurt après une grève de la faim

En Turquie, le nombre de cas de COVID-19 et de décès liés à la maladie aurait explosé après la confirmation du premier cas le 11 mars dernier. Au 1 er avril, le nombre de cas était passé à 16 679, avec un bilan de 277 personnes décédées, selon les dernières données officielles. Mais en marge de la lutte de pays contre le coronavirus, une artiste chanteuse qui menait depuis plus de neuf mois une grève de la faim de protestation contre des abus du régime en place, passait ce vendredi l’arme à gauche.

« Helin Bölek…est tombée en martyre »

C’était via leur compte twitter que le Groupe de musique Grup Yorum annonçait ce vendredi le décès de leur chanteuse. « A la suite d’un jeûne de la mort de 288 jours, Helin Bölek, membre du Grup Yorum, est tombée martyre … Nous appelons tout le monde à venir à la maison de la résistance pour revendiquer le combat de notre martyr » aurait publié en substance le groupe. Helin Bölek, membre du   était entré en grève de la faim pour demander la libération des membres arrêtés du groupe musical, la levée des mandats contre eux ainsi que la fin des interdictions de leurs concerts et des descentes au Centre culturel d’Idil.

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Le Centre culturel d’Idil à Okmeydan à Istanbul, est un centre lié par le gouvernement au DHKP-C, une organisation politique considérée comme terroriste par l’administration d’Erdogan. Le centre aurait selon les usagers, été perquisitionné par la police plus de 10 fois au cours des deux dernières années. Et pendant les raids, les instruments des membres du Grup Yorum auraient été soit détruits, soit portés disparu, et leurs livres de musique endommagés. Selon une déclaration du groupe, ce serait une trentaine de personnes au total qui auraient été arrêtées lors de ces raids. Sept membres du groupe étant toujours détenus dans les prisons de la capitale.

Des organisations de défense des droits de l’homme s’en mêlent

« Nous sommes désolés du décès d’Helin Bölen, nous ne pourrions pas être assez en tant qu’organisations des droits de l’homme. Nous n’avons pas pu empêcher cette perte imminente » avaient publié dans un communiqué conjoint, L’Association turque des droits de l’homme (İHD) et la Fondation des droits de l’homme de Turquie (TİHV). Un hommage qui avait été suivi d’une diatribe contre les dispositions sécuritaires un peu trop strict de l’administration Erdogan. « Nous tenons à rappeler une fois de plus que ce qui doit être fait pour empêcher une nouvelle violation du droit à la vie est d’abandonner cet état d’esprit de sécurisation dès que possible et de donner la priorité à la vie et au respect des droits de l’homme » avaient-elles conclu.

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