Contre le covid-19, il n’y a encore aucun médicament approuvé malgré le fait que de nombreux traitements et vaccins sont actuellement testés dans le monde. Mais, il y a quelques jours, le président malgache Andry Rajoelina promouvait une boisson, le « Covid-Organics« , comme traitement contre le nouveau coronavirus. À la télévision nationale, Rajoelina avait déclaré que le médicament malgache « changera le cours de l’histoire ». Pour l’OMS, les populations africaines se devaient d’être plus ‘’prudentes’’.
« Ce que nous voulons faire aujourd’hui, c’est vulgariser cette boisson pour protéger notre population», avait déclaré Rajoelina à la télévision, avant de boire face caméras, une bouteille de la concoction nommée «Covid-organics». La boisson a été développée par l’Institut Malgache de Recherche Appliquée, une organisation privée qui depuis plus de 30 ans, étudierait les utilisations des médecines traditionnelles de Madagascar. L’étiquette sur la bouteille ne répertoriait pas les ingrédients, mais le président avait déclaré que le médicament avait été fabriqué à partir de l’artémisia, une plante dont l’un des principes actifs était abondamment utilisé par l’industrie pharmaceutique contre le paludisme.
L’OMS tire la sonnette d’alarme
Mais, selon les experts, aucun test n’avait été fait, prouvant l’efficacité de la décoction. Et en l’absence de médicaments approuvés pour le COVID-19, des tests rigoureux sur les plantes médicinales et autres remèdes traditionnels étaient nécessaires. Le National Institutes of Health des États-Unis et l’Organisation mondiale de la Santé, avaient déjà mis en garde contre la médecine alternative, y compris certaines thérapies à base de plantes et de thés, pour le traitement ou la prévention du COVID-19, affirmant qu’il n’y avait aucune preuve de leur efficacité et que certains pourraient même s’avérer être dangereux.
Mais cela n’avait pas empêché des pays africains comme la Tanzanie, la Guinée-Bissau et le Libéria, de prévoir une importation massive du ‘’médicament ‘’ malgache. Ce lundi, dans un communiqué, l’OMS, tout en reconnaissant que « la médecine traditionnelle, complémentaire et alternative recèle de nombreux bienfaits » ; avait tenu à préciser que « les Africains méritent d’utiliser des médicaments testés selon les normes qui s’appliquent aux médicaments fabriqués pour les populations du reste du monde». Pour l’Organisation, « Même lorsque des traitements sont issus de la pratique traditionnelle et de la nature, il est primordial d’établir leur efficacité et leur innocuité grâce à des essais cliniques rigoureux ».
Laisser un commentaire