Le neem est un bel arbre généreux qui pousse généralement de manière spontanée dans les régions tropicales et semi-tropicales mais depuis les découvertes sur ses bienfaits et selon les cultures l’azadirachta indica est progressivement devenu un produit pantropical très cultivé. Certains la jugent des fois invasive grâce à sa capacité de germination rapide même sans entretien. Un arbre monoïque à croissance rapide dont la hauteur peut aller à 20 mètres de hauteur ou plus, voire 40m avec de larges branches étendues qui offrent un ombrage rafraîchissant. Il n’est donc pas étonnant qu’en Inde, le margousier en français ou neem en anglais (azadirachta indica), soit considéré comme un arbre sacré. Ses feuilles de 20 à 40 centimètres de long sont opposées et pennées de couleur vert foncé terminent souvent sans foliole terminale. Ses inflorescences se compose majestueusement de 150 à 250 fleurs et il produit des fruits fruit ressemblant aux olives.
Le fruit est recouvert d’une carpe verte mais sa pulpe douce-amère est jaunâtre autour d’un noyau à coque dure. Dénommé dogo’n en Hausa, turi forta en Zarma, kinini tin en Goun, nimba en sanskrit, nima en Wolof les propriétés du neem sont extraordinaires mais avec des recommandations très précises dans les traditions africaines. En application externe la décoction des feuilles, de l’écorce par exemple est également utilisé dans les bains ou de son huile pour les maladies de la peau et même la gale. Ses propriétés antiseptiques, antifongiques permettent de purifier le sang et de mieux entretenir les cheveux. En application interne sou la forme de décoction à boire cette fois, les feuilles, les fleurs vont servir à traiter les cas de lèpre ou blennorragie, le diabète, le paludisme ou la malaria.
Effectivement, les racines, l’écorce de tige et les feuilles font partie de l’arsenal thérapeutique anti-paludéen démontrée cliniquement et expérimentalement grâce aux principes actifs du nimbolide et de la gédunine (Tabuti, 2008). D’où son nom « Kinini man » qui signifie la feuille de quinine en Goun au Bénin, en souvenir des nombreux dérivés de quinine administrés aux générations africaines pendant des décennies. La décoction permet de faire baisser la fièvre et les quintes de toux. Les feuilles d’azadirachta indica, pilées ou malaxées en boulettes (séchées au soleil) pour être mâchées puis avalées favorise la propreté dentaire. Ses branches d’ailleurs servent de brosse à dent. Certaines cultures s’en servent comme épice (les feuilles) ou de légumes (jeunes pousses tendres). La ruée vers le neem en cette période de pandémie du COVID-19 s’explique mieux mais ce n’est pas tout !
Huile de neem et ses vertus multiples
On fait de ses fruits et de ses graines une huile très vertueuse appelée l’huile de neem en effet, ce sont les amandes extraites de ses fruits verdoyants puis pressées à froid qui permettent de produire l’huile de neem. Les bienfaits de cette huile végétale sont reconnus depuis des siècles. Avec ses graines on fabrique un insecticide redoutable, l’azadirachtine, mais vulnérable à la lumière. L’huile de neem peut être employée doublement en mode curatif et préventif, car elle a une action répulsive sur certains parasitismes chez les plantes, les animaux et de champignons tels que les tiques, mouches, puces, pucerons du niébé, moustiques, petits crustacés, cloportes, sauterelles, etc. On l’utilise aussi comme produit ménager, notamment pour éliminer les acariens (canapés, matelas, coussins, tapis, moquette…). Dans le cas des punaises de lit, l’huile de neem en association avec l’eau, la citronnelle, la lavande, le clou de girofle et la menthe poivrée en huiles essentielles aide à lutter efficacement contre. Voici une petite recette qui consiste à mélanger : 4 tasses d’eau, 2 cuillères à soupe d’huile de Neem, 25 gouttes de citronnelle, 25 gouttes de lavande, 25 gouttes de clou de girofle et 12 gouttes de menthe poivrée.
Attention aux contre-indications!
Malgré ses bienfaits contre les agents envahisseurs parasites, l’huile neem largement préférable à d’autres insecticides chimiques, peut affecter les jeunes abeilles et à l’état de larves. En effet l’azadirachtine qu’elle contient, bloque la métamorphose au stade larvaire et paralyse le tube digestif de la larve ce qui conduit à des malformations pouvant conduire au décès. Il serait préférable d’en faire plus un usage domestique dans le confinement de nos maisons. L’azadirachtine dans l’huile extraite des graines de neem pourrait servir de vermifuge mais présente une forte toxicité pour l’humain. Les graines en plus de l’huile ont un effet abortif. Malheureusement, aujourd’hui, avec la forte urbanisation non orientée vers la durabilité de la biodiversité, l’industrialisation et la déforestation, l’azadirachta indica est menacé de disparition dans plusieurs régions tropicales.
Laisser un commentaire