Luc Gnacadja : Il nous faut tenir compte de l’Afrique que nous avons pour construire (…)

L’Afrique est à l’honneur ce Lundi 25 mai 2020 à travers la célébration de sa journée internationale. En prélude de cette journée, Radio France Internationale a organisé dimanche 24 mai, un plateau spécial autour de l’émission «Débat Africain » du journaliste franco-camerounais Alain Foka. Principal sujet abordé, la problématique de l’unité africaine. Il y avait quatre invités dont l’ancien ministre béninois de l’environnement, Luc Gnacadja.

L’initiative de l’unité africaine émane d’une trentaine de chefs d’États et de gouvernements africains nouvellement indépendants. A l’époque, ils se sont retrouvés à Addis Abeba pour matérialiser leur rêve. C’était le 25 mai 1963. Cet idéal ne se réalise pas après 57 ans d’indépendance. Cela est dû à une vanité de la question de la souveraineté de l’Afrique, pensent certaines personnalités.

Publicité

Le rouleau d’étranglement…

Sur la question, Luc Gnacadja, Architecte, ancien ministre de l’environnement, auteur de nombreux articles sur le panafricanisme a apporté sa contribution. Pour le béninois, plusieurs éléments freinent l’élan vers l’unité africaine. « Il n’y a pas eu le panafricanisme des Etats ni le panafricanisme des consciences ». En citant le discours de Kwame Nkrumah de Mai 1963, Luc Gnacadja pense que cette indépendance n’est que le prélude d’un combat nouveau puis complexe pour la conquête du droit de diriger nous-mêmes nos questions économiques et sociales en dehors des entraves écrasantes et humiliantes de la domination de l’intervention néocolonialiste.

En effet, ce nouveau départ vers l’unité africaine doit commencer par l’intégration des peuples du continent. Le panafricanisme nouveau que la jeunesse appelle de ses vœux, il va falloir construire à partir du bas. Et construire à partir du bas, à en croire l’architecte béninois, « c’est faire en sorte que notre vision de nous même ne soit plus qu’on attende plus que les autres viennent nous dire comment faire ». Construire le capital humain, ça passe par l’éducation et la santé, insiste-t-il.

Absence de leader et de volonté pour une Afrique unie…

Face à la floraison de propositions pour une véritable unité du continent, la mise en application des recommandations revient aux chefs d’Etats. Pour l’ancien ministre de l’urbanisme du Bénin, « il nous faut tenir compte de l’Afrique que nous avons pour construire l’Afrique que nous voulons. Sortons du rêve de l’Afrique idéalisée en commençons par accélérer le brassage des expertises africaines».

Cette intégration manque d’un leader autour de qui fera l’unanimité. Les disparités s’observent de part et d’autres avec pour corollaires l’immixtion des occidentaux dans les affaires du continent. « Il y a un problème de leadership quand on compare ce qui se passe aujourd’hui par rapport à tous les ténors du panafricanisme que nous avons connu dans les années 1960. Il faut aussi souligner que le panafricanisme, ce n’est pas que l’union africaine. L’union africaine à travers les chefs d’Etat, doit pouvoir donner de l’art et mettre en place des agendas qui permettent une intégration aussi à la base », recommande Luc Gnacadja.  

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité