Talon et l’augmentation des crédits par DTS : Entre naïveté et Fanfaronnade

On assiste ces derniers temps à des débats entre experts africains sur les issues de la crise économique induite par la crise sanitaire du COVID-19. Une des demandes qui revient est celle d’augmentation des droits de tirage spéciaux. Le président Talon s’est fendu d’une lettre au FMI se basant –nous supposons- sur l’avis de son ministre des finances qui avait publié une tribune sur Jeune Afrique, rejetant l’ »indulgence » et plaidant pour l’ouverture des vannes du crédit, y compris l’augmentation des DTS comme après  la crise de 2008.

Peu après,  l’ex président Yayi, banquier de son état, plaidait aussi pour l’augmentation des DTS comme lors de la crise de 2008, sans pousser la fanfaronnade  jusqu’au rejet des moratoires et annulations de dette. Ces demandes d’augmentation des Droits de Tirage Spéciaux ont elles des chances d’aboutir ? Quels bénéfices et quels coûts pour nos populations? 

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Pour cela, nous examinerons rapidement quelques contours de la crise financière de 2008  pour la contraster avec l’actuelle née de la pandémie du COVID-19, ainsi que les réponses apportées et leur sens. Enfin nous esquisserons des pistes pour un renouveau de nos économies à la faveur de la crise, sans nous substituer à ceux qui ont le pouvoir politique, et donc la responsabilité et la capacité, s’ils le veulent, de nous conduire sur la voie du progrès économique et sociale.

1. Crise financière et crise économique 

Il ne s’agit pas de couper les cheveux en quatre ou de s’engager dans des débats stériles, mais il est important de bien caractériser l’origine première de la crise pour apprécier les remèdes les plus pertinents. Bien entendu une crise financière débouche souvent voire toujours sur une crise économique et une crise économique a toujours des conséquences financières. Mais les réponses doivent être différenciées en fonction de l’origine du « mal ».

La crise de 2008 fut d’abord une crise financière, exposée au grand jour par la faillite de la banque d’affaires Lehmann Brother, entraînant par effet de dominos, une crise de crédit dans la plupart des grandes banque d’affaires et par contagion les banques commerciales qui s’étaient toutes mises au jeu hautement profitable et spéculatif de banquier d’affaires ( Investment Bank), aidées en cela par la dérégulation aux USA et ailleurs, notamment l’abrogation en 1999 des dispositions du « Glass-Segall Act » qui avait créé un mur entre les activités de banquier d’affaires et banquier commercial. Une des manifestations de la crise fut l’assèchement du crédit bancaire.

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Du jour au lendemain, les entreprises ne pouvaient plus faire de l’affacturage, c’est dire se faire prêter par des banques des liquidités à court terme contre remise des factures émises sur leurs clients. Ceci était le résultat de l’incapacité des banques de se prêter de l’argent entre elles parce que la valeur des contreparties ( « collateral ») présentées par elles étaient suspectes, complètement réduites, voire sans valeur. Les  produits dérivés –obtenus a partir des contreparties étaient aussi devenus sans valeursparce que construits sur de consolidations ( Collateralized Debt Obligations ou CDO et les Mortgage Backed Securities ou MBS) de prêts hypothécaires accordés sans solides garanties ou avec des garanties fictives ou truquées, dont le remboursement ne pouvait être obtenu.

La crise était d’abord une crise de liquidités, une crise financière. Par la suite elle a eu des conséquences économiques avec l’incapacité des entreprises à produire , faute de financement, et l’incapacité des ménages à consommer faute de revenus  du fait du chômage, de l’expropriation, de la baisse du patrimoine par dévalorisation des biens immobiliers ( maisons) et mobiliers ( actions). 

La crise née du COVID-19 est d’abord est avant tout une crise économique. C’est une crise provoquée par la baisse brutale de la consommation et par conséquent  celle de la production, encore plus forte. La chute de la production est accélérée par les mesures de confinement limitant la participation des travailleurs à l’économie, en particulier les travailleurs du secteur industriel. Les mesures de confinement partiel ou total contribuent à réduire davantage la consommation, notamment des services comme restaurant, boutiques etc… Et dans une certaine mesure celle d’énergie.

Cette fois, les perturbations financières sont le résultat –et non la cause- de la crise économique, avec la mise au chômage de millions de travailleurs, les pertes de revenu et les difficultés de trésorerie des compagnies, notamment celles du transport et du tourisme.

2. Paralysie et impuissance des économies dépendantes 

Dans tous les cas, les économies de nos pays africains, celle du Bénin en particulier, sont frappées de plein fouet, bien qu’elles n’aient aucune responsabilité dans le déclenchement des crises récurrentes. Nos économies sont frappées à plusieurs niveaux :

  • Exportant des produits bruts, quand les usines du centre ne tournent pas, la demande de matières premières s’assèche et les revenus des états comme des producteurs s’envolent en fumée. Le peu qui est commercialisé, l’est à des cours encore plus bas. Quel est le sens de l’accroissement des tonnages de produits d’exportation quand le produit net des ventes baisse ? Par exemple, le cours  du pétrole est passé négatif pendant que celui des agents chimiques utilisés dans les tests s’envolait à la hausse…
  •  L’importance des produits manufacturés, voire agricoles transformés, le coût de nos importations bondit avec la pénurie réelle ou organisée sur les marchés des pays industrialisés. Equipements sanitaires, mais aussi farine de blé voient leur prix augmenter. Résultat notre déficit structurel de la balance commerciale ( et de paiements) s’accroît et nos réserves de change fondent comme beurre au soleil
  • Notre pays, le Bénin, n’a pas la maitrise de sa politique monétaire avec des banques centrales vraiment autonomes et puissantes, et ne peut donc essayer d’accroitre la monnaie en circulation comme le font la Reserve Fédérale Américaine ou la Banque Centrale Européenne et autres.
  • Même si on faisait tourner la planche à billets, la conséquence serait pour nous une dévaluation de fait sinon de droit de notre monnaie. Parce que notre balance commerciale et des paiements est structurellement déficitaire, c’est-à-dire que nous nous importons plus que nous exportons,  nos réserves de change finançant ces importations démuniraient rapidement ( il faudra plus de devises dollars par exemple pour importer du riz parfumé thaïlandais ou du champagne français), la quantité de monnaie en circulation étant plus grande que notre production et nos réserves. Ceci est acceptable si on ne dépend pas des importations comme nous le sommes, hélas.

En résumé, et pour faire court, nous sommes paralysés, livrés comme des agneaux sacrificiels sur l’autel du capitalisme mondial, parce que nous ne sommes pas indépendants économiquement, nous ne produisons pas ce que nous consommons, nous ne consommons pas ce que nous produisons, nous vendons ce qui a peu ou pas de valeur ajoutée, nous achetons ce qui a une valeur ajoutée élevée, réelle ou artificielle. En plus,  mais ce n’est pas le principal, nous ne contrôlons pas notre monnaie. Livrés à l’endettement continu, nous nous retrouvons encore plus impuissants à la moindre secousse, qui réduit nos marges budgétaires faibles ou inexistantes. 

3. Les DTS, une réponse financière pour  une crise financière

La réponse à une crise financière comme celle de 2008  devait donc être de fournir des liquidités supplémentaires à l’économie, sans contrepartie réelle, en remplaçant la contrepartie qui s’est « envolée » ou n’a jamais existé du fait des manipulations des banques ( voir supra sur les contreparties ou collatéraux). Ce fut le cas.

LE FMI est la seule institution qui peut créer des liquidités sans contrepartie réelle par le mécanisme des DTS. 

Mêmes les banques centrales doivent avoir des contreparties –souvent les obligations des états et une partie des obligations commerciales de bonne qualité dans les cas extrêmes. Les banques européennes ont utilisé ces contreparties pour créer de la monnaie chez eux et soutenir leurs économies. Elles avaient peu besoin des DTS et n’ont utilisé qu’une partie de leur allocation de DTS.

 Pour augmenter les DTS, il faut la double condition de l’accord de 133 pays réunissant 85% des droits de vote. Les droits de votes sont attribués sur la base de l’apport initial en or des débuts ou réserves de change. Les Etats Unis détiennent 18% des droits de vote. Il s’ensuit que rien ne peut se faire sans l’accord des Etats Unis. En 2009 l’augmentation des  DTS a été décidée par le G20, un groupe réunissant les pays occidentaux et quelques pays dits émergents, mais votée par le FMI sur la base des droits mentionne ci-dessus. 

On le voit, l’augmentation des DTS est un mécanisme qui répond à des besoins de liquidité, quand ces besoins ne peuvent être satisfaits par d’autres mécanismes, comme celui des banques centrales et leurs réserves. 

Ce mécanisme d’augmentation des DTS est contrôlé par les pays riches, occidentaux avec en tête les Etats Unis. Depuis la fin de l’étalon or et la création des DTS, en 1969 ceux-ci n’ont été augmentés que trois fois, en 1970, 1979, 2009. Bien entendu, les pays occidentaux, les USA en tète utilisent ce mécanisme -parmi tant d’autres- pour renforcer leur contrôle et domination de l’économie mondiale, notamment celles des pays de la périphérie comme le Bénin. Il serait naïf de croire que le simple humanitarisme les conduirait à étendre une des facilités de crédit les plus avantageuses sur simple demande ou par des tribunes sur Jeune Afrique…   

L’allocation des DTS à chaque pays se fait sur la base des quotas déterminés par l’apport initial. Il s’ensuit que les pays de la périphérie qui ont un quota faible reçoivent une faible part de DTS. En 2009, les pays africains auraient eu accès à $15 milliards sur les $250 milliards créés. Si on projette le même ratio, sur les $114 Milliards suggérés par Yayi, l’Afrique recevrait 6 a 7 Milliards ( le Benin autour de 5/100eme de pour cent ou $57 millions de dollars), à moins qu’il ne demande $114 milliards pour l’Afrique, ce qui nécessiterait $1900 milliards de DTS sur la base du ratio d’envrion 6%. Les chiffres avancés par différent pays vont $500 milliards pour la France à $1000 milliards pour les anciens ministres britanniques et américains.  

4. Avantages et Limites des DTS

Le principal avantage des DTS est la création de monnaie sans contrepartie, une augmentation ex nihilo ou à partir de rien, des réserves des banques centrales. Ces réserves peuvent être utilisées comme telles pour financer les déficits des importations dans nos pays qui structurellement importent plus des pays occidentaux qu’il n y exportons ( termes pipés de l’échange mondial aidant), servir à payer des dettes en cours, ou servir de levier a une émission de monnaie encore plus importante au niveau des banques centrales.

Le deuxième avantage est le coût relativement faible de cette ressource.

Un autre avantage est l’absence de conditionnalité et de contrôle a priori ou a postériori de l’utilsation de ces ressources, dont l’emploi n’a pas a être justifié devant un parlement comme c’est le cas du budget, ou devant les soit disants partenaires techniques financiers lors de revues périodiques .

On comprend donc que pour des gouvernements irresponsables, c’est l’instrument magique : cout relativement faible, disponibilite quasi immédiate, et absence de tout  contrôle… Tout dans l’opacité avec un robinet de crédit coulant à flot quasi continu, dans la limite de l’allocation, mais avec possibilité d’utilisation en levier par nos spécialistes en gymnastique financière pour emprunter encore plus…

Pour les peuples, c’est la spirale de l’endettement. Les dettes directes et indirectes crées par l’utilsation des DTS devront être payées. Dans bien des cas, ces nouvelles dettes serviront à payer les anciennes, renforcant le cycle vicieux de l’endettement. Les montant alloués au remboursement des dettes ne servent pas à financer les besoins sociaux, a soutenir la consommation des familles. Selon les chiffres de la CAA dans le dernier bulletin statistique de la dette publique 3eme trimestre 2019, sur les 9 premiers mois de l’année, le Benin a dépensé 431 Milliards en paiements d’intérêts et capital de la dette ! En année pleine ça donne 574 milliards pour un budget d’environ 1877 milliards, soit 30%. En gros, un franc CFA sur trois que dépensons va au paiement de la dette. Et on veut en rajouter !

5. La dette est-elle la solution : retour sur le passé et fenêtre sur l’avenir

A quoi sert cette dette dont le montant cumulé était au 30 Septembre 2019 , de 3734 milliards ( pres de deux fois le budget) auxquels s’ajoutent 770 milliards  de promesses au cours 4eme trimestre selon le bulletin de la CAA cité plus haut,  et 780 Milliards demandés sur le marché local en 2020 soit un total estimé de 5284 milliards compte non tenu des remboursement intervenus ces six derniers mois. En estimant l’encours à 5000 milliards on est proche de la réalité avec une estimation de 284 de remboursements en 6 mois comparables aux 331 remboursés sur les  9 premiers mois de 2019.

A l’arrivée du gouvernement Talon l’encours de la dette était de 2101 milliards selon le bulletin statistique de la CAA. 

On aurait donc une augmentation nette de la dette du Bénin de près 3000 milliards, soit près de  150% d’accroissement net attribués au seul régime de la rupture en 3,5 ans !

Le Béninois va-t-il vu sa condition s’améliorer de 150% ? De 15% ? 

On est en droit d’en douter. Selon les dernières statistiques de la Banque mondiale pour 2017, le revenu net ajusté par habitant n’a augmenté que de 0,4% après avoir baissé de 2,15% au cours de la première année au pouvoir du régime Talon !

Alors que le régime promettait d’ »asphalter » toutes les rues de Cotonou et détruisait boutiques et commerces, à l’arrivée on voit de l’asphalte dans les quartiers huppés des Cocotiers, Haie Vive et Patte d’oie pendant que Vossa, Ayidjedo, et autres quartiers populaires continuent de faire la réputation de Coto»trous ». Sans parler des pistes de desserte rurale autrement plus importantes pour le progrès économique.

L’éducation et la santé qui –sans surprise de la part d’un régime peu porté sur le social- ne figurent pas comme secteurs clés du PAG n’ont pas fait l’objet d’investissement significatifs et les travailleurs de ces secteurs sont devenus les souffre douleurs des « akowés » cravatés qui prétendent nous gouverner.

Le coton dont on nous vante les prodiges voit, son cours dimunier de 25%  passant du pic de $2/kg en 2018 a $1,5/kg en mars 2020. Ceci présage d’une dimunition des revenus des cotonculteurs exposés aux risques d’engrais cancérigènes. Cette dépendance au coton que nous exportons brut et dont nous ne maitrisons pas les cours, est aggravée par les choix d’investissements du régime, choix qui ne profitent qu’aux sociétés de la filière et à celles liées à l’import-export comme le PVI, non sans relation avec les puissants du jour.

Quelles perspectives

Personne ne doit se faire des illusions sur la capacité de ce régime d’écouter et mettre en œuvre des suggestions si elles ne visent à renforcer leurs intérêts. Ceux qui ont participé aux travaux préparatoires de la révision constitutionnelle ou aux simulacres de consultations sur la soit disant réforme du système partisan doivent se mordre les doigts, au vu les résultats obtenus : des morts et le retour déguisé au parti unique, une révision constitutionnelle au forceps !

La crise à laquelle nous faisons face doit nous forcer à repenser radicalement notre stratégie économique. La bêtise fait-on dire a Einstein est de « faire la même chose et espérer des résultats différents ». 

Pour le Bénin, la seule voie de sortie des crises récurrentes est de bâtir les fondements d’un économie forte en investissant dans l’homme et non l’asphalte, en investissant dans l’industrie pour nos besoins propres et celles du marché régional, en produisant ce que nous consommons et en consommant peu de ce que nous ne produisons pas,  gages de l’indépendance économique et du progrès. L’endettement mis au service d’une stratégie de conquête de l’indépendance économique et non de perpétuation et du raffinement de la dépendance, pourra alors générer les revenus supplémentaires, les économies de coûts et d’échelle, obtenus en mettant homme libéré, libre, éduqué, enraciné dans sa culture tout en étant ouvert au monde,  déployant ardeur et énergie créatrice, au centre de toutes les  politiques et projets.

L’expérience de ces quatre dernières années prouve à ceux qui en doutaient, que ce régime dit de la rupture est incapable de nous conduire sur cette voie. Pis, il a fait faire à notre pays un recul significatif sur les plans des libertés et des droits humains, comme sur celui de l’économie, avec des choix guidés par la recherche des intérêts d’un petit clan, et des lubies de dandys acculturés.

Mais au bout de la nuit, il y a toujours le jour. Sur le terreau de cette crise, et de toutes celles auto-infligées, ces quatre dernières années notamment, poussera un Bénin vibrant, ouvert à toutes ses filles et fils, libres et engagés, individuellement et collectivement à la construction d’un avenir radieux.

Jean Chrisostome F. Houessou (contribution)

Consultant MBA  computer sciences & Economics

Atlanta USA

8 réponses

  1. Avatar de Hippo
    Hippo

    Investir est pour le futur, les retombées viendront tant que l´investissement est judicieux.

    1. Avatar de (@_@)
      (@_@)

      C’est quand le futur ? C’est quoi les « investissements judicieux » ? M. le prêcheur qui vend le « paradis de lait et de miel » à ce qui payent chaque jour, pour demain sans cesse repoussé depuis des années ?
      \\\\ ///
      (@_@)

      1. Avatar de (@_@)
        (@_@)

        à CEUX… »

  2. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    « A quoi sert cette dette ? » « Le Béninois a-t-il vu sa condition s’améliorer ? » Tout est dit.
    \\\\ ///
    (@_@)

  3. Avatar de Hippo
    Hippo

    A ce commentaire, je réponds que la dette n´a pas été faite pour consommer (pour que la condition du béninois s’améliore de 150% selon l´auteur), mais pour investir.

    1. Avatar de gombo
      gombo

      L’investissement au niveau public n’a t-il pas pour but l’amelioration des condtions de vie ou est ce pour faire joli?
      Au niveau d’une entreprise, on investit pour produire plus ou mieux et vendre plus ou mieux ( fideliser clients).
      Dans l’economie publique produire plus se mesure dans le PIB et au niveau du revenu ….
      On est donc en droit d’atendre a ce que sur le moyen et long terme, amelioration des conditions de vie soit le produit de l’investissement

    2. Avatar de (@_@)
      (@_@)

      « la dette…faite pour… investir. » Super « Hippo », tiens bon tu n’es plus loin !
      Et on la refait : « investir dans quoi ? »
      \\\\ ///
      (@_@)

  4. Avatar de Joeleplombier
    Joeleplombier

    Ce garçon n’a rien à faire lui qui se dit être au Canada
    Voilà un cas social qui vit de l’assistanat et qui se moque de son monde avec des théories désuètes
    Tchrous
    Je passais
    Le Plombier

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