Ocimum gratissimum communément appelé tchiayo au Bénin, thé de Gambie en français, basilic africain, plante moustique, massissip en Afrique centrale, kringé en Baoulé, clove basil en anglais, fièvre, basilic tropicale ou basilique à thymol est une culture maraîchère originaire d’Afrique. Elle demeure encore une herbe culinaire commune en Afrique de l’Ouest parce qu’elle s’exporte facilement à toutes les zones phytogéographiques similaires et sur presque tous les types de sols tropicaux surtout bien labourés dans cette région du monde. Appartenant à la famille des lamiaceae, l’ocimum gratissimum grâce à ses graines qui se dispersent facilement par le vent, est une herbacée tropicale à germination spontanée et considérée comme une pousse naturelle (Komlan et al., 2015). De plus, avec un apport suffisant en matières organiques comme le compost ou fumure après chaque coupe, la plante ocimum gratissimum reste pérenne, donc devient vivace.
Valeurs nutritionnelles et propriétés
L’ocimum gratissimum pouvant atteindre 2 mètres de haut, est très riche en protéines, en fibres, en phénols dont l’hydroxyle phénolique, avec une forte activité anti-oxydante. À cause de ces valeurs nutritionnelles et médicinales, cette feuille légume, ses fruits ainsi que les autres parties de la plante, autrefois qualifiée de sauvage, se retrouve de nos jours dans beaucoup de jardins de case en milieu rural. L’ocimum gratissimum contient de l’eugénol, son huile essentielle à activité antibactérienne (Silva et al., 2010) qui contribue à repousser les insectes, expliquant ainsi l’utilisation de cette plante comme insectifuge comme dans le cas de musa paradisiaca (bananier). L’intégration du légume ocimum gratissimum dans les systèmes de cultures maraîchères réduit les populations de nématodes, de plutella xylostella et de hellulla undalis par exemple. Ses propriétés répulsives et aromathérapeutiques contre les moustiques et la filariose lymphatique est l’une des raisons pour lesquelles cette feuille légume est cultivée en Afrique autour des maisons. D’ailleurs les populations en Tanzanie la brûlent afin d’en libérer le principe actif pour chasser les moustiques. En outre, elle est connue spirituellement chez les africains pour conjurer les sorts et éloigner les esprits.
L’eugénol sert également de conservateur alimentaire et agit comme un antifongique (Nguefack et al., 2009). Appliquées sur la peau avec le jus, les feuilles écrasées d’ocimum gratissimum, ont un effet thérapeutique esthétique qui permettent de traiter les abcès, les maladies de la peau, la gale. Mises dans de l’eau bouillante, l’inhalation de la vapeur émanant aide à déboucher le nez et traiter les maux de tête ou céphalées (Quansah N., 1988). Toujours dans ce sens, est ancestralement utilisé pour traiter les otites, les ophtalmies et les maux de gorge. L’ocimum gratissimum entre dans diverses thérapies plus complexes d’une pathologie appelée “diékoidio” en Côte d’ivoire et l’hématurie. Ces feuilles légumes macérées sont également exploitées pour lutter contre les vomissements, les diarrhées, les dystocies, les arrêts de grossesse, les troubles digestives, la constipation, la dysenterie, les hémorroïdes, les maux de tête, les douleurs abdominales, la toux, etc.
Recommandation avant de préparer le repas
Il serait préférable de ramollir d’abord ces feuilles légumes avec de la potasse en libérer certains minéraux ou éléments antinutritionnels, puis après cuisson des feuilles, jeter l’eau de cuisson en rinçant sans abuser dans le rinçage.
Attention à la surcharge dans vos repas à base de tchiayo
C’est recommandé de ne pas surcharger nos sauces avec de l’ocimum gratissimum afin de profiter des éléments nutritionnels dont elle regorge. Par exemple, les feuilles d’ocimum gratissimum préparées dans une sauce graine ou de noix de palme perdraient beaucoup en teneur en phénols totaux et en capacité anti-oxydante. Mais, l’addition d’oignon est recommandée pour des régimes alimentaires plus digestes.
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