C’est un secret de polichinelle. L’Abbé Mathias Vigan qui officie en tant que « Pape » autoproclamé dans l’église de Banamè a été renvoyé de l’état clérical. C’est une décision qui figure dans le communiqué final de la troisième session plénière des évêques du Bénin pour le compte de l’année 2020. Mais quelles sont les implications de cette décision ? Le père Fulgence Mehouénou docteur en droit canonique indique dans les colonnes de la Croix Africa que le renvoi de l’Etat clérical infligé au père Mathias Vigan, n’annule en rien l’ordination sacrée reçue par ce dernier le 30 octobre 1999.
Ce que perd le renvoyé, c’est « la condition juridique ou l’état généré par la réception du sacrement grâce à l’imposition des mains et la prière consécratoire le jour de l’ordination » clarifie le prêtre Mehouénou. Il ajoute que la sanction infligée à l’Abbé Mathias Vigan fait qu’il ne peut plus exercer le pouvoir d’ordre sauf devant un cas de danger de mort où il peut absoudre validement et licitement tout pénitent (Canon 976).
Pourquoi l’église n’a pas agi plus tôt?
Il lui est néanmoins défendu de célébrer les sacrements et il est privé de tous les offices et charges de l’Eglise (Canon 291). Quant aux questions légitimes de certaines opinions qui demandent à savoir pourquoi l’église sanctionne maintenant ce prêtre alors qu’il avait adhéré à la mission de Banamè depuis plus de dix ans, le docteur en droit canonique répond ce qui suit : « l’Eglise est mère et éducatrice (mater et magistra). Le salut des âmes est sa loi suprême. C’est pourquoi, elle use de patience, de miséricorde et d’une pénalité graduée en espérant le retour de l’enfant prodige ».
En effet l’Abbé Mathias Vigan avait été plusieurs fois ramené à l’ordre par l’évêeque d’Abomey, son évêque de tutelle mais sans succès. Il a donc tour à tour été frappé par la sanction canonique de la suspense a divinis et l’excommunication.
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