Au Gabon, l’histoire de la criminalisation des relations sexuelles consenties entre adultes consentants de même sexe serait somme toute assez récente. La loi condamnant les lesbiennes, les bisexuels et les gays à six mois de prison, pour « atteinte aux mœurs », n’est entrée dans le code pénal qu’en juillet 2019, donc moins d’un an. Mais ce mardi, l’Assemblée Nationale, dans un mouvement tout de suite décrié et condamné par l’Eglise Catholique, votait une loi qui levait la criminalisation et dépénalisation les relations homosexuelles.
L’Eglise catholique en appelle « à la sagesse des ancêtres »
Selon l’agence de presse internationale, 48 membres de la chambre basse du Parlement auraient soutenu la mesure; deux douzaines de législateurs avaient voté contre et 25 autres s’étaient abstenus. La dépénalisation a été fortement préconisée par Julien Nkoghe Bekale, Premier ministre depuis janvier de cette année sous la bannière du PDG, le parti au pouvoir. Ce mercredi, le premier ministre via twitter, publiait : « Félicitations aux parlementaires pour avoir changé de mentalité et pour s’être adapté à l’ère des temps ».
Un mouvement suivi par la première dame du pays, Sylvia Bongo qui affirmait dans un article en ligne que : « le Parlement avait rétabli un droit humain fondamental pour ses citoyens: celui d’aimer, librement, sans être condamné ». Des approbations que ne partageaient certainement pas l’Eglise catholique, pour qui les relations homosexuelles étaient contre nature, anti-bibliques et portaient atteinte aux mœurs.
Ce jeudi, dans un point de presse tenu à Libreville au sein de la paroisse Sainte Marie, l’archevêque de la capitale gabonaise, Mgr Jean Patrick Iba Bâ, avait déclaré que ce vote était « en contradiction avec la majorité des Gabonais ». Mais en contradiction aussi, avait ajouté le prélat, avec « la sagesse » ancestrale contenue dans les « diverses cultures » du pays et qui célébraient « la Vie, l’Amour, la Famille ». Pour l’archevêque, l’Eglise catholique gabonaise disait par sa voix un ‘’non’’ véhément « à la dépénalisation de l’homosexualité », mais surtout décriait une position qui pouvait « entraîner des consciences fragiles à assumer des comportements déviants ».
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