L’homme qui avait accusé Adama Traoré de viol, a été indemnisé. La Commission d’indemnisation des victimes d’infractions (Civi) a établi des faits d’agression sexuelle sur le codétenu d’Adama Traoré. Elle a précisé qu’il ne s’agit pas d’ « une reconnaissance de culpabilité ». Deux mois après le décès d’Adama Traoré, des faits d’agression sexuelle avaient été dénoncés par son codétenu à la prison d’Osny. Il avait dit aux enquêteurs, avoir été obligé plusieurs fois dans une journée à avoir des relations sexuelles pendant que son agresseur le menaçait avec une fourchette.
Le jeune homme aurait remis « une lettre à un surveillant »
La Commission d’indemnisation des victimes d’infractions de Pontoise avait été saisie le 28 décembre 2018 par la présumée victime, afin d’obtenir l’indemnisation de son préjudice. Réunie une année plus tard, la Civi a rendu sa décision le 12 mars 2020. Elle a établi des faits d’agression sexuelle et le codétenu d’Adama Traoré a été indemnisé. A en croire la Civi, le jeune homme aurait remis « une lettre à un surveillant » et décrit les faits « de façon particulièrement circonstanciée lors d’un entretien avec un chef de détention ». Mis en isolement le 17 mai 2016, il n’aurait par la suite plus répondu aux demandes du personnel et aurait essayé de se donner la mort par pendaison.
« Une indemnité de 15.000 euros »
La Civi a conclu que de ces faits résulte « que la matérialité des infractions d’agressions sexuelles dénoncées doit être considérée comme établie. Le retentissement psychologique de ces faits commis sur une personne fragile et vulnérable au sein d’un établissement pénitentiaire justifie l’allocation d’une indemnité de 15.000 euros ». Joint par un média français, le Fonds de garantie des victimes a confirmé que l’indemnisation d’une victime sans condamnation pénale, est juridiquement possible. Il a par ailleurs souligné que les condamnations pénales ne suivent pas toujours une indemnisation, surtout lorsque la personne mise en cause est morte.
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