Allium cepa, ce bulbe d’oignon extraordinaire

Aucune sauce africaine ne se fait sans oignon, les marinades et les grillades encore moins ! L’oignon du nom scientifique allium cepa de la famille des amaryllidaceae (anciennement liliaceae) est une herbacée biannuelle cultivée comme une potagère dans le monde entier. L’oignon se développe aussi bien dans les climats tempérés que tropicaux mais exclusivement l’oignon est un végétal facile à faire pousser sous des climats doux, pas trop humide. C’est la raison pour laquelle il s’adapte bien mieux aux régions chaudes et arides. Toutefois, l’oignon exige une exposition suffisamment ensoleillée. Dans les grandes régions tropicales, la migration l’oignon s’observe d’ailleurs des pays secs d’où il est exporté vers les pays humides, où son développement est plus difficile, car en plus sa conservation est bien plus pénible car les bulbes pourrissent plus.

N’empêche la culture de l’oignon étant incontournable, elle a évolué et on peut distinguer sur les marchés diverses variétés de bulbes d’oignons de couleurs blanche, rouge, violettes et jaunes. On l’appelle de différentes manières selon les milieux culturels : albasa en Hausa, yabas en Igbo, alubossa en Yoruba, ayomanssa en fon, matungulu en Swahili, lilang en Brassa et matungulu en Nyanga. Cette herbacée comestible dont les feuilles cylindriques de couleur verte, creuses sont hautes de 60 à 100 cm, possède une tige florale dressée bien que toujours creuse. Et, elle présente toujours un renflement à sa base qui forme les bulbes d’oignon de formes sphériques, à diamètres variables plus ou moins aplaties vers les 2 extrémités. L’allium cepa a une période de floraison où ses fleurs de petites tailles apparaissent sous la couleur blanche ou verte accompagnées de graines. L’ensemble des fleurs forment un bouquet ornemental. D’ailleurs, dans les pays occidentaux, l’allium cepa est considéré comme une plante ornementale.

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Bienfaits multiples du bulbe d’oignon

L’oignon est riche en vitamines A, B, E et en oligo-éléments que les africains n’hésitent pas à ajouter dans tous leurs repas ! L’oignon a des propriétés antibactériennes, anti-inflammatoires, analgésique qui lui confère de nombreux intérêts en dehors du domaine gastronomique. Il est recommandé de manger l’oignon pour aider à baisser la douleur dont les inflammations, faciliter la circulation sanguine, réduire les troubles liés à l’angine de poitrine, baisser le rhume, les symptômes de la grippe, et les quintes de toux surtout celles persistantes. En Afrique de l’ouest et centrale, consommer régulièrement l’oignon permet de prévenir les maux de tête, les rhumatismes et l’hypertension. Sous forme de cataplasme, la céphalgie, les racines, la tige et son bulbe sont pilés puis appliquées localement ou en frictions sur les parties affectées. Des compresses sont appliquées pour traiter les douleurs à l’oreille ou administrées par instillation. Pour réduire les douleurs lombaires ou les troubles de lombalgie, il est recommandé de boire la macération de plusieurs bulbes d’allium cepa (environ une dizaine) mélangée au miel. L’oignon entre aussi dans la configuration de traitements contre le paludisme (Tabuti, 2008). Pour contrer le hoquet au Togo, il est recommandé de mastiquer le bulbe d’allium cepa sinon dans le cas de dracunculose, la pulpe du bulbe d’oignon associée à la pulpe de quelques fleurs de carica papaya sont administrées. En République démocratique du Congo, l’oignon est considéré comme une plante anti-hémorroïdaire administrée en suppositoire par voie anale sur 3 à 4 jours. Le suppositoire se compose d’un bulbe d’allium cepa pilée associée à l’huile de ricin (Ayobangira et al., 2000). La gousse d’oignon est également exploitée dans le traitement de certaines pathologies animales comme la pasteurellose bovine, inflammations (des bourses séreuses de genou, de la hanche, de la rotule, de la pointe du jarret, de la pointe du sternum, de la pointe de l’ischium) ou quelques affections pulmonaires (Assogba et al., 1987). Par ailleurs, le jus d’oignon frais a aussi d’autres vertus comme celle de la cicatrisation des blessures ou autres lésions. En Afrique centrale, le panaris est traité avec de la pâte du bulbe d’oignon crue appliquée en cataplasme (Defour, G., 1994). Par ailleurs, les scientifiques Kayode et Kayode (2008) ont publié que l’oignon entre dans la composition de divers traitements de maladies sexuellement transmissibles incluant la gonorrhée, la trichomonase, la chlamydia, la syphilis et même le HIV. Les recommandations thérapeutiques de l’allium cepa sont nombreuses et même dans le traitement de l’asthme. Dans le cas de l’asthme, le traitement se compose du mélange du bulbe d’allium cepa associé aux racines/écorces du garcinia kola, au rhizome du zingiber officinale et au miel pur.

Il n’existe pas à ce jour de contre-indications liées à l’oignon en dehors du fait qu’il faut protéger les yeux quand vient le moment de le découper car en plus d’avoir un arôme puissant, il dégage un composé soufré qui agit comme un gaz lacrymogène. C’est en effet une réaction chimique avec l’alliinase (enzyme) qui interagit avec le liquide lacrymal des yeux puis déclenche l’avalanche de larmes et des reniflements chez le sujet. Toutefois, il n’y a rien de négatif car cela aide à humidifier les yeux et les nettoyer par la même occasion. C’est d’ailleurs une propriété de l’oignon exploitée dans les traitements contre les morsures de serpents (Owuor et Kisangau, 2006).

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