Les travailleurs du secteur santé sont mécontents du traitement qui leur est réservé par le ministre Benjamin Hounkpatin. A travers un communiqué, le collectif des syndicats du secteur santé déplore le mépris dont fait preuve le ministre à l’endroit des responsables syndicaux et des travailleurs du secteur. Avec l’avènement de la pandémie du coronavirus, les travailleurs ont cru que leur condition de travail va s’améliorer. Au contraire, la situation s’est aggravée. Le collectif des syndicats de la santé avait pourtant mené des démarches envers l’autorité de tutelle.
Dès l’apparition des premiers cas positifs à la COVID-19, le collectif a saisi le ministre pour faire des suggestions et rappeler à l’autorité l’état critique du plateau technique des centres sanitaires du Bénin. Dans son adresse en date du 24 mars 2020, le collectif a dénoncé la non implication des syndicats dans la définition et la mise en place des moyens adéquats pour protéger le personnel de santé contre le coronavirus. Mais, le ministre Benjamin Hounkpatin n’a jamais jugé opportun de rencontrer les responsables syndicaux pour échanger sur la pandémie ni sur les suggestions faites. Le collectif se demande «dans quelle direction départementale de la santé, dans quelle zone sanitaire, dans quel hôpital, dans quelle formation sanitaire observe-t-on autant de précautions face à la COVID-19 comme au cabinet du ministre ? ».
Des agents sans salaire
Pour le collectif, le coronavirus ne peut pas être un prétexte pour que les agents des mesures sociales sans salaire depuis plus de 2 ans, soient laissés à leur triste sort. La pandémie ne peut non plus être un alibi pour reporter à une date ultérieure, les délais de départ à la retraite. Selon le collectif, «des agents de santé sont allés à la retraite sans le premier salaire ». D’autres sont dans l’attente de leurs premiers salaires depuis plus de cinq ans. Il informe qu’à ce jour, la situation du régime de retraite des cadres de la catégorie E est ambigüe. Mieux, «certains de ceux qui ont cru qu’entre 2018-2020, ils bénéficieront de la correction de la disparité catégorielle ou du projet passerelle pour relever le niveau de leurs pensions sont aujourd’hui désespérés ».
Condamnations et revendications
Face à ce tableau sombre des conditions de travail des agents de santé, les secrétaires généraux des syndicats du secteur de la santé dénoncent «la mise à rude épreuve de la liberté syndicale et de la liberté d’opinion » et fustigent «les menaces tendant à faire taire toutes les voix dissonantes » comme celle du syndicaliste Adolphe Houssou. Les responsables syndicaux condamnent «les poursuites policières et ou judiciaires lancées contre le camarade Adolphe Houssou ». En outre, ils exigent «la publication des chiffres des travailleurs de la santé atteints de COVID-19 » et «la publication du nombre de masques et de gels mise à disposition de chaque formation sanitaire depuis le mois d’avril à ce jour ».
Les secrétaires généraux des syndicats de la santé demandent la satisfaction intégrale des revendications des travailleurs de la santé et l’arrêt de toutes les poursuites et tracasseries à l’endroit de tous les responsables syndicaux dans l’exercice de leur fonction. Par ailleurs, le collectif des syndicats du secteur de la santé décide de suspendre leur participation à toutes les activités avec l’administration au plan national, départemental et dans les hôpitaux jusqu’à nouvel ordre. Il demande aux travailleurs «de se tenir prêts et mobilisés pour suivre les directives adéquates si le bras de fer doit perdurer ».
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