Depuis quatre que le régime de Patrice Talon s’est installé aux commandes du pays, des voix s’élèvent pour décrier le mode de gestion du Bénin. De façon éparse ou groupé, des Béninois dénoncent la gouvernance du chantre de la rupture. Ainsi, des citoyens Béninois épris de paix, de justice, attachés au respect des libertés et de la démocratie se sont regroupés dans un creuset appelé Collectif pour l’ordre démocratique et républicain au Bénin (CODER-Bénin). Ce collectif a sorti un manifeste pour la restauration de l’ordre démocratique et républicain au Bénin.
Ce manifeste est «le fruit de la rencontre intellectuelle entre des Béninois attachés à la Démocratie et soucieux de son ancrage durable au Bénin ». Dans ce manifeste, les signataires ont y ont mis un mémorandum de sortie de crise. Ils y affirment leur refus de laisser le Bénin chavirer vers un régime autoritaire. Ils demandent au président de la République, «au vu des pouvoirs à lui conférés par la Constitution, de prendre les dispositions impérieuses en vue de : L’abrogation de toutes les lois liberticides et rétrogrades adoptées depuis 2016, l’abrogation de code électoral et la loi portant révision de la constitution du 11 décembre 1990 ». Ils exigent le rétablissement des libertés publiques et individuelles.
De même, ils souhaitent «l’ouverture des vannes respiratoires de la démocratie sans le moindre frein ». Aussi, ils sont préoccupés par la restauration de l’État de Droit et la Démocratie, et le rétablissement des citoyens exilés et condamnés à tort dans leurs droits. Ils ordonnent au chef de l’Etat, de prendre l’initiative de l’organisation d’une Conférence Citoyenne Nationale réunissant l’ensemble des forces vives du Bénin, ce avant le 31 août 2020. L’objet de cette conférence sera de rétablir l’ordre démocratique et républicain au Bénin.
Du collectif
Le collectif organise ce vendredi 24 juillet 2020 une conférence de presse digitale pour éclairer l’opinion publique sur ce manifeste et sur ses motivations. Mais en attendant, dans le manifeste, il est écrit que le régime politique en place depuis 2016 persiste à faire reculer l’état de droit tandis que l’opposition politique, la société civile et les corps intermédiaires sont muselés et réduits au silence. Et c’est fort de ce triste et objectif constat que, dans un mouvement spontané, des patriotes béninois ont décidé de s’unir dans un Collectif pour l’ordre démocratique et républicain au Bénin (CODER-Bénin) et d’interpeller le chef de l’Etat béninois pour qu’il prenne ses responsabilités face à l’histoire. Et c’est la vocation première de ce manifeste qui «vise aussi à alerter la communauté internationale sur la situation des droits de l’homme et de la démocratie au Bénin ». Parce qu’il n’y a point de plus fermes murs que l’union et le courage, les auteurs de ce manifeste invitent tous les Béninois épris de paix et de liberté à les rejoindre et à endosser ce manifeste.
Une rétrospection
Les signataires de ce manifeste estiment qu’en l’espace de quatre années, le Bénin a commis l’exploit d’amorcer «la plus grave marche arrière démocratique de l’histoire contemporaine de l’Afrique ». Le régime issu du scrutin présidentiel de mars 2016, s’est révélé avec méthode, à fragiliser et ébranler les fondations démocratiques mises en place depuis l’historique Conférence Nationale de 1990. L’actuelle Assemblée Nationale issue du scrutin du 28 avril 2019 est fortement contestée pour son illégitimité tenant aux modalités de sa désignation au terme d’une élection sans opposition.
Ce scrutin législatif d’avril 2019 a sonné le glas des avancées démocratiques du Bénin et a marqué le tournant autoritaire du régime politique en place depuis avril 2016 qui assume désormais son désamour des libertés et de la démocratie. L’étape d’après a été la révision constitutionnelle du 1er novembre 2019… En l’espace de quatre (4) ans, les Béninois ont assisté, médusés et meurtris, à la suppression de leurs libertés publiques et individuelles (opinion, expression, manifestation, rassemblement, presse, syndicale etc.). Le Conseil Supérieur de la Magistrature a fait l’objet d’une réforme structurelle et fonctionnelle qui a eu pour conséquence de politiser sa composition et de soumettre les magistrats à la domination de l’exécutif.
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