Une grande polémique a éclaté à Canal+ Afrique après que l’évocation du nom d’Assa Traoré lors d’une émission. En effet, Annabelle Lengronne, comédienne française d’origine sénégalaise, a dit avoir été interdite de prononcer le nom de la militante sur une émission diffusée le 23 juin dernier sur la chaîne du groupe français. Cette semaine sur sa page Facebook, elle a fait savoir : « en tant qu’invitée, je répondais aux questions de Claire Diao jusqu’à ce qu’un homme fasse irruption sur le plateau, m’interrompe et au seul son de sa voix m’intime l’ordre de ne pas évoquer la personne que je venais de citer ».
« J’ai subi la censure »
A l’en croire, elle répondait juste à la question : « quelle femme noire est pour vous source d’inspiration? ». Après avoir donné le nom de la sœur d’Adama Traoré, Annabelle Lengronne, a dit ne pas avoir eu la possibilité de continuer, face à l’hostilité de l’homme. « J’ai subi la censure » a-t-elle déploré dans sa publication Facebook. Par ailleurs, l’actrice a raconté l’incident qui s’est produit dans une vidéo pour le média d’information Loopsider. Notons que l’homme qui lui avait interdit de ne pas prononcer le nom d’Assa Traoré, est le directeur des programmes de Canal+ Afrique, Frédéric Dezert. Selon un média français, la partie entière où Annabelle Lengronne parle, a finalement été enlevée au montage.
Un combat mené depuis plusieurs années
Joint par Loopsider, le directeur a justifié son acte en faisant savoir que « Assa Traoré est un sujet franco-français et n’avait aucun rapport avec le cinéma ou notre public africain. (…) Ce n’est pas de la censure. ». Par solidarité, cinq personnes de l’équipe de « Ciné Le Mag » ont annoncé leur démission. Pour rappel, Assa Traoré est la sœur d’Adama Traoré, un jeune homme noir âgé de 24 ans et décédé le 19 juillet 2016 dans le Val-d’Oise, suite à son interpellation par des gendarmes. Elle est le visage d’un combat mené depuis des années, pour que les faits soient requalifiés « en homicide volontaire ».
Laisser un commentaire