Après son acquittement par la Cour pénale internationale (CPI) et la levée des conditions restrictives de sa liberté le 28 mai dernier, l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo avait depuis lors entamé des démarches afin de rentrer au pays. L’homme plébiscité par l’une des branches du parti qu’il a fondé, le FPI (Front populaire ivoirien) avait lui-même au cours de la semaine dernière, introduit une demande de passeport de service à l’ambassade ivoirienne à Bruxelles afin de rentrer au pays, certainement pour répondre à ses partisans qui l’attendent de pied ferme.
Mais juste après avoir introduit la demande, l’ex-pensionnaire de la CPI a été surpris de voir son nom retirer de la liste électorale ivoirienne. « Dans l’attente de la remise de son passeport, c’est avec stupéfaction, que le Président Laurent GBAGBO a appris qu’en lieu et place de la délivrance de son passeport, il se voyait retirer le droit de vote, » avait déclaré son avocate Me Habiba Touré vendredi dernier dans un communiqué.
Gbagbo a droit au vote
Depuis ce jour, la tension est montée d’un cran du côté des partisans du président, dont une délégation de la plateforme de l’opposition, Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) a effectué une descente ce lundi 3 août 2020 au siège de la CEI (Commission électorale indépendante). « Nous sommes venus ce matin déposer une requête à la CEI pour que le nom de Laurent Gbagbo soit remis sur la liste électorale, car, il en a droit. Nous serons là jusqu’à ce que nous ayons une réponse favorable à notre requête », a déclaré Sokouri Bohui cadre du FPI.
De son côté, le président de la commission a informé les requérants des motifs de cette suppression de Laurent Gbagbo du fichier électoral. « Entre deux cycles électoraux, certains peuvent ne plus remplir les conditions pour être sur la liste électorale. D’où la révision annuelle », a déclaré Ibrahime Koulibaly-Kuibiert.
Gbagbo condamné à 20 ans
« Deux causes fondamentales peuvent justifier le retrait de quelqu’un de la liste électorale. La première, c’est le décès. Quand l’électeur est décédé, il ne peut plus être sur la liste électorale. La deuxième, c’est l’électeur déchu de ses droits civiques et politiques, » a expliqué le président de la CEI à Georges Armand Ouegnin, président de la plateforme et à sa délégation.
Rappelons par ailleurs, que le président Gbagbo avait été condamné à 20 ans d’emprisonnement par la justice ivoirienne dans l’affaire du braquage de la BCEAO, qui avait eu lieu lors de la crise post-électorale. Et c’est en raison de cette condamnation que l’ex-président ivoirien a été privé de ses droits civils et politiques. Une situation qui complique une fois encore son désir de retourner au pays.
Laisser un commentaire