Le ministre des Enseignements maternel et primaire, Salimane Karimou a tenu une conférence de presse vendredi dernier pour apporter des clarifications sur le contenu de sa note circulaire du 2 septembre 2020 portant évaluation des apprenants des classes de CI au CM1. Il a expliqué que ses instructions ne sont pas nouvelles car, elles sont appliquées depuis plusieurs années déjà. Pour le ministre, elles ne visent pas à promouvoir la médiocrité dans les écoles. Bien au contraire, le ministre estime que l’école doit combattre à tout prix la médiocrité par la culture de l’excellence mais tout en sauvegardant l’égalité des chances pour tous.
Justifiant ses nouvelles instructions, il indique que c’est parce que le gouvernement a noté un relâchement concernant leur application, depuis plusieurs années. Ce relâchement est dû aux réformes et aux sanctions prononcées contre les enseignants qui ne produisent pas de résultats. «Pour éviter ces sanctions, on a commencé par sélectionner à partir du cours d’initiation. Quand on a interrogé les chiffres, on a constaté que ces chiffres ont bondi à partir de 2017 », fait-il savoir. Concernant le contenu de ses instructions, le ministre a indiqué que c’est l’évaluation formative qui doit être privilégiée dans les établissements d’enseignement primaire. Cette évaluation formative a été entérinée par la loi portant orientation de l’éducation en République du Bénin (en son article 47), votée en 2003.
Elle consiste à jauger le niveau de l’apprenant au fur et à mesure que chaque séquence d’apprentissage évolue, et l’enseignant fait intervenir l’outil de remédiation en cas de difficulté. Et au bout d’un certain nombre de séquence d’apprentissage, il procède à une évaluation sommative qui apparaît comme étant le bilan des apprentissages réalisées. Et, «lorsqu’on fait tout cela, durant l’année scolaire, et qu’on arrive à la fin de l’année, il faut faire en sorte que les enfants qui ont été réguliers à l’école puissent avoir la chance de continuer par développer leurs compétences au cours du cursus scolaire et qu’il n’y ait pas de blocage ».
Pas d’obstacles au passage des apprenants
Selon le ministre Salimane Karimou, l’élève qui entre au CI et qui a été régulier au cours durant toute l’année scolaire et qui a commencé le développement de ses compétences, doit systématiquement passer en classe supérieure, au CP. «Il ne devrait pas y avoir d’obstacle pour cet apprenant à ce niveau », soutient-il. Idem pour l’écolier qui a évolué jusqu’au cours élémentaire première année (CE1) et qui remplit les conditions de validité en termes de présence à l’école. Il doit avoir la chance de poursuivre également ses études au CE2. Il en est de même pour l’élève du CM1 qui doit passer au CM2. «C’est même une exigence que tous les enfants qui entrent au primaire doivent finir ce cycle en six années sans interruption », renseigne-t-il. Mais, il souligne que «si un enfant de ces cours n’a pas pu donner la preuve qu’il a les outils nécessaires en termes de facultés, pour passer en classe supérieure, qu’on lui donne la chance de reprendre tout en bénéficiant du suivi de son enseignant… ».
Laisser un commentaire