Le fondateur du parti Le Libéral, Richard Boni Ouorou, a été interpellé ce jeudi 15 mai à Cotonou, en même temps que plusieurs de ses proches collaborateurs. Une information confirmée par nos confrères de Fraternité FM. L’opération, menée par les autorités béninoises, s’inscrit dans une enquête pour corruption présumée liée à la reconnaissance officielle de sa formation politique. Deux agents du ministère de l’Intérieur, dont le Directeur des partis politiques, sont également en garde à vue. Des soupçons pèsent sur des versements importants qui auraient servi à accélérer ou influencer la délivrance d’un récépissé provisoire pour le parti récemment créé.
Des procédures mises en cause
Le cas Ouorou vient renforcer les interrogations persistantes autour de la transparence des mécanismes de validation administrative des partis politiques. L’accusation porte sur des faveurs obtenues en échange d’avantages financiers, dans un contexte où la légalité de chaque étape du processus est capitale. Le ministère de l’Intérieur, chargé d’examiner la conformité des dossiers politiques, se retrouve lui-même fragilisé par l’implication présumée de deux de ses responsables.
Selon des éléments de l’enquête, les soupçons ont émergé après que des incohérences ont été constatées dans les délais de traitement du dossier de LLB. L’affaire pourrait rejaillir sur l’ensemble du système, en affectant la crédibilité des démarches de reconnaissance officielle des partis, souvent perçues comme complexes, lentes, voire discrétionnaires. Le ministre de l’Intérieur a tenu à retracer publiquement les différentes étapes ayant mené à l’octroi du récépissé provisoire, tout en reconnaissant des manquements internes.
Un projet politique fragilisé dès son envol
L’impact est lourd pour Richard Boni Ouorou, économiste de formation et nouvelle figure de la scène politique nationale. À travers Le Libéral, il cherchait à promouvoir une ligne centrée sur les libertés publiques, la réforme de la gouvernance et l’ouverture du débat politique. L’arrestation, combinée à des soupçons de corruption active, porte atteinte à cette image. L’événement est d’autant plus significatif qu’il intervient alors que le parti entamait à peine sa structuration nationale.
Retour sur un enchaînement administratif trouble
Le dossier du parti Le Libéral avait été formellement redéposé le 14 avril 2025, après une révision lors d’une assemblée constitutive tenue à Abomey-Calavi. Cette version avait été jugée conforme à la charte des partis politiques, ce qui avait conduit à l’octroi, le 28 avril, d’un récépissé provisoire par le ministère. Mais ce feu vert a rapidement attiré l’attention, les autorités ayant par la suite ouvert une enquête pour corruption interne.
Le parcours de cette formation, censé marquer une nouvelle étape dans la vie politique béninoise, est aujourd’hui suspendu à l’issue des investigations en cours. Entre interpellations, soupçons de transactions occultes et garde à vue de hauts responsables administratifs, c’est tout un processus de validation institutionnelle qui se retrouve questionné.
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