La conférence épiscopale du Bénin a bouclé mercredi 21 octobre 2020, sa première session ordinaire plénière au titre de l’année pastorale 2020-2021. Entres autres sujets abordés, la présidentielle de 2021 avec comme recommandations, un appel objectif, critique et constructif du bilan du quinquennat qui s’achève. En invoquant la question épineuse de l’inclusivité des prochaines présidentielles, les évêques ont subtilement occulté la question non moins préoccupante du parrainage qui divise l’opinion.
A l’instar des conférences épiscopales de certains pays du continent, le collège des évêques du Bénin a opiné mercredi à la fin de sa première session ordinaire plénière sur des questions brûlantes de l’actualité politique nationale dont la présidentielle de 2021. L’Eglise catholique a cependant occulté la préoccupation majeure de l’heure qu’est le parrainage et qui suscite une flopée de réactions tant dans la classe politique qu’au sein de la société civile.
En effet, à six mois d’une élection aussi majeure qu’est la présidentielle, rien ne se dessine. L’effervescence des grands jours de veilles de campagne électorale n’est plus qu’un vieux souvenir. Dans un environnement empesté par les rumeurs distillées par les réseaux sociaux, la classe politique nationale semble subir l’agenda du régime en place, qui semble avoir adopté la stratégie de l’endormissement. Sinon comment comprendre qu’à pareil moment, en dehors de l’universitaire Joël Aïvo, et des agitations fébriles des Fcbe du clan Paul Hounkpè et des démocrates qui se battent pour obtenir leur légitimité, on n’enregistre pas de candidatures et tout le monde semble se satisfaire de ce climat morose de ni guerre ni paix.
De ce point de vue, le silence de la conférence épiscopale du Bénin qui a parlé des élections inclusives, tout en restant muette sur la question du parrainage paraît à nos yeux, suspect. Est-ce à dire que les évêques entérinent le parrainage tel que présenté par les textes adoptés à la sauvette par le parlement monocolore? On ne peut naturellement pas évoquer la question de l’inclusivité des élections sans pour autant aborder la question du parrainage. A ce sujet, les évêques ont tout simplement raté leur sortie et ont préféré ne pas affronter le régime qui a horreur de la contradiction.
Comment interpréter là ce silence du collège des évêques du Bénin qui voient ce que font leurs homologues de la Rd Congo très offensifs sur les questions de bonne gouvernance et de respect des droits humains. Pourquoi la question du parrainage n’a-t-elle pas été abordée lors de la session plénière ? Pourquoi ce silence ? Comment est-ce que ces élections pourront être inclusives si le parrainage restait en l’état ? Autant de questions qui taraudent l’esprit et qui nécessitent des réponses objectives, autres que diplomatiques.
Laisser un commentaire