Se prosterner n’est pas signe de bon comportement

Ce proverbe africain nous vient du peuple Yoruba dont la langue est parlée par plus de 47 millions de personnes dans le monde en langue maternelle ou langue seconde aujourd’hui. Malgré les grandes transformations sociopolitiques et économiques du continent africain, les formations sociales et la structure des éducations sont toutes restées attachées autour des idéologies. Au nombre de ces coutumes se distingue la prosternation chez les yorubas qui a deux variantes selon que les personnes de sexe masculin saluent des femmes ou des hommes. Effectivement si l’homme salue un homme il n’aura qu’à se baisser ou s’incliner ou même s’agenouiller tandis que lorsqu’il salue la femme à compter par les mères de famille, ils doivent se prosterner à même le sol quasiment.

Parallèlement, contrairement aux croyances occidentalisées, le respect de la femme se fait ressentir de manière très exceptionnelle surtout que les femmes yorubas sont reconnues pour être le pilier économique des familles depuis les premiers royaumes. On comprendra comment la pédagogie peut être rigoureuse en terre africaine afin que les sociétés restent organisées avec la première police instaurée qu’est l’éducation. Chez les peuples africains, l’éducation est le pilier de la société et avec des clauses bien précises. Ainsi la prosternation au-delà de la représentation de la salutation, est partout en terre africaine un signe de respect important et une marque d’éducation bien reçue. N’empêche il existe des clauses à l’intérieur de la prosternation qui n’échappent pas aux nombreux sages, parents ou aînés. Ils observent absolument cela avant de valider la salutation reçue.

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Ce proverbe se dit en 4 mots : « Idôbale o che waa », en anglais se traduit comme suit : « Prostrating is not good behaviour » mais en français veut dire que la prosternation n’est pas le signe de la bonne éducation. La notion de respect et d’aînesse n’est certainement pas dissociable des valeurs communautaires sur le grand continent mais avec un code de respect qui doit accompagner l’action posée. Une action comme la prosternation posée sans intention véritable (une moue, une mine boudeuse ou une action contradictoire posée auparavant). Il est donc important d’accompagner l’action d’une intention véritable qui n’est pas trahie par un précédent mauvais comportement ou langage (verbal ou non). Ceci montre la profondeur des enseignements, des observations psychologiques faites et suivies depuis des générations. Tout cela fait partie de l’éducation.

La véritable signification de ce proverbe est de porter à l’attention des héritiers, héritières ou de l’interpellé qu’il ne suffit pas de venir se prosterner pour saluer sans intention véritable car c’est bien là le manque de respect. En termes plus clair, l’aîné est entrain d’indiquer à l’interpellé sous forme d’avertissement que la façade approximative de sa salutation est tout simplement démasquée et qu’il vaudrait encore mieux ne pas lui rendre la salutation dans ces cas. Attention à penser qu’il faut pas se prosterner! C’est une obligation mais dénudée de sens sans l’intention (ou les paroles) qui suit l’acte de la prosternation. C’est ainsi que les anciens se servent de plusieurs métaphores orales de cette manière dont ils ont le secret pour réinstaurer et maintenir le respect parmi les membres de leur société.

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