Rooibos : un imposant thé africain aux activités biologiques impressionnantes

Rooibos (Photo DR)

Très peu le savent mais rooibos est un arbuste tropical originaire d’Afrique du Sud appartenant à la famille des fabaceaes. La signification véritable de rooibos est « buisson rougeâtre » ou « buisson rouge » une plante emblématique de cette partie du grand continent africain. Son nom scientifique est aspalathus linearis et la couleur de ce thé reste effectivement rouge ce qui lui confère le nom de thé rouge également dans le monde. Depuis ses feuilles et tiges, tout devient rouge ou rouge brun une fois coupées de la plante. Alors les populations sud africaines depuis des siècles en font une délicieuse infusion de couleur brune rouge. Aspalathus linearis cultivé majoritairement par les communautés Khoi-San, pousse ainsi sans difficulté dans les zones montagneuses des régions du Cap occidental et du Cap Nord, du Cedarberg au sud Bokkeveld (nord) de l’Afrique du Sud (Nel et al., 2006).

Quasiment inconnu avant 1930 selon Rampedi et Olivier J. (2008) mais plus vulgarisé à partir de 1990, il est aujourd’hui le premier thé d’exception dans les pays plus industrialisés jusqu’à en perdre sa véritable origine africaine. En effet, le rooibos est connu depuis plus de 300ans au Cap dans les pratiques culturelles et traditionnelles avant de connaître une explosion d’intérêts commerciaux dans le monde entier à cause de ses nombreuses vertus biologiques. Plusieurs auteurs dont Piek, H et al., 2019 s’accordent à dire que le rooibos correspondrait à moitié aux propriétés du thé vert mais non fermenté.

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Composition biologique et bénéfices

Le rooibos exempt de théine, de caféine et de tannins contient naturellement un grand éventail de composants antioxydants, de polysaccharides, d’huile essentielle, d’oligoéléments, de vitamine C, de polyphénols, d’aspalathine, de nothofagine, de quercétine et la lutéoline1-5. Il faut noter que l’aspalathine et la nothofagine possèdent également des propriétés anti-inflammatoires. D’ailleurs leurs effets combinés se font ressentir sur le plan dermatologique. La teneur du rooibos en substances antioxydantes et anti-inflammatoires semblent justifier son impact topique pour sur plusieurs affections cutanées. Aspalathus linearis réduit aussi le taux de certains marqueurs de stress oxydatif ce qui encourage les scientifiques à le recommander. Le rooibos est recommandé pour aider à soulager les coliques chez les bébés et les autres troubles digestifs même chez les plus grands. Sinon ce thé rouge est aussi reconnu de nos jours pour ses effets antimutagéniques, anti-vieillissement, anticancérigènes (Sissing et al., 2011) et cardioprotecteurs (Marnewick et al., 2011 ; Mayosi et al.2009). Aujourd’hui, le rooibos est aussi fortement exploité partout au monde dans les industries cosmétiques comme ingrédient et dans la fabrication de plusieurs autres produits de bien-être.

Consommation à l’origine pas différente des pratiques actuelles

Les pousses d’aspalathus linearis sont d’abord récoltées surtout les parties aériennes puis écrasées dans un mortier artisanal. Il faut noter que les parties utilisées à savoir : feuilles et tiges sont vertes mais deviennent rouges après la cueillette ! L’ensemble rouge brun est laissé dans les creux des récifs de pierre afin de favoriser sa fermentation (Joubert et al., 2008). C’est après ces étapes que les organes et boutures de la plante recueillis sont bien séchés au soleil (la base des processus de fabrication même modernes !). Le thé rooibos est finalement consommé sous forme de décoction après un passage dans une casserole accompagnée d’eau bouillante ajoutée pour infusion. L’infusion au goût sucré et fruité (léger parfum de fraise) est délicieuse. Consommée à chaud ou froid, cette infusion reste la boisson nationale de l’Afrique du Sud, un patrimoine santé important.

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