Sécurité Globale en France : comment l’agression du producteur a poussé au changement

Gérald Darmanin © Photo archives PIB - VDNPQR

La violente agression de Michel, un producteur de musique, dont les images tournent en boucle depuis plusieurs heures à la télévision et sur les réseaux sociaux, pourrait pousser le gouvernement à faire machine arrière sur la loi sur la sécurité globale. En effet, le Premier ministre Jean Castex a confirmé la mise en place d’une commission indépendante, chargée de revoir l’article 24, le plus controversé.

En effet, il y a quelques heures, les images de la violente agression de Michel, un producteur de musique, directement dans son studio par trois policiers pourraient tout changer. Les représentants des forces de l’ordre ont bien tenté de se dédouaner, déposant plainte contre la victime, pour rébellion et violences contre personne dépositaire de l’ordre public, mais celle-ci n’a pas été reçue. Au contraire même, c’est désormais une plainte qui a été déposée à leur encontre. La police des polices a également été chargée de mener une enquête.

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Une agression qui pousse l’exécutif à réagir

Mais qu’importe. Les images sont terribles et de plus en plus de personnes appellent à la fin des violences policières, et ce, dans un contexte un peu particulier. En effet, le Parlement vient tout juste d’adopter la loi sur la Sécurité globale et son article 24, qui empêche la diffusion d’images de policiers. Pour beaucoup, cet article aide les forces de l’ordre à agir impunément, alors que ces vidéos elles, semblent essentielles. Depuis plusieurs jours, de nombreuses affaires ressurgissent effectivement grâce aux images de journalistes et de caméras de vidéosurveillance.

Face à l’ampleur du problème et la grogne sociale qui monte, Jean Castex a confirmé qu’une commission indépendante, en charge de formuler des propositions sur la réécriture de cet article 24, sera créée. L’instance sera présidée par Jean-Marie Burguburu, président de la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH). Composeront cette commission, plusieurs magistrats et personnalités jugés comme étant qualifiés afin de mener à bien ce débat, dont les conclusions seront rendues d’ici à la fin décembre.

Macron avertit Darmanin

La loi elle, fait débat jusque dans les rangs de la majorité. Eric Dupont-Moretti, s’il ne s’est pas prononcé en sa défaveur, ne souhaitant probablement pas créer plus de remous que ça au sein du gouvernement, semble ainsi être contre. En effet, ce dernier affirme que les journalistes devraient pouvoir continuer de filmer les policiers et les forces de l’ordre. Pour autant, il insiste sur le fait que les images diffusées ne doivent bien évidemment pas nuire aux principaux concernés, d’ores et déjà protégés en ce sens par la législation française. De son côté, le président Macron s’est déclaré très choqué par les images et a imposé à son ministre de l’Intérieur, qu’il prenne des sanctions claires. Une demande qui sonne comme un avertissement.

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