Sur «Ma part de vérité » de Golf Tv Africa, ce dimanche 24 janvier 2021, le constitutionnaliste Frédéric Joël Aïvo s’est prononcé sur le parrainage des candidats à l’élection présidentielle d’avril 2021. Il a donné les raisons pour lesquelles, ce critère n’est pas applicable actuellement. Désormais officiellement candidat à l’élection présidentielle dont le première tour est prévu pour le 11 avril prochain, le professeur titulaire des universités le principe de parrainage n’est pas contesté, mais les conditions dans lesquelles il a été adopté posent plusieurs problèmes.
D’entrée sur le sujet, le professeur Frédéric Joël Aïvo fait remarquer «aucun candidat sérieux dans le cadre d’une élection normale, sincère, sauf si on décide de rentrer dans un simulacre, ne peut se présenter aux portes de l’Union progressiste et du Bloc républicain avec son dossier pour les convaincre de la nécessité de lui donner les parrainages pour qu’il aille en compétition face à eux ». Pour lui, «ça ne se passe dans aucun pays sérieux et vous pouvez compter sur nous, ça ne se passera pas au Bénin ». Il explique que «lorsque le Parlement s’est réuni pour instituer le parrainage, le président de la République a déjà pour lui seul, la moitié des parrains ». Et donc, tous les 83 députés étaient acquis à la cause de Patrice Talon avant même introduction de ce critère contre zéro pour ses éventuels adversaires.
Des maires nommés et non élus
Ensuite, « sur le plan juridique, ce qui affaisse, ce qui détruit le parrainage, c’est que la révision de la Constitution n’est pas bonne ». Il précise que lorsque le Parlement instituait le parrainage, il ne restait que les élections communales de 2020. Et «le gouvernement a fait le choix de vendanger ces élections » à travers l’institution du seul de 10% dans le Code électoral. Il estime que cette disposition a fait que des élus qui ont été choisis par les populations et qui légitimement espéraient être chefs d’arrondissement, conseillers communaux ou municipaux et maires n’ont pas pu siéger au profit de ceux qui n’ont pas été choisis par les populations à la base.
Après, «les maires ont été nommés depuis le siège des partis politiques par des personnes qui ne sont pas membres des conseils communaux ». «Voilà les conditions dans lesquelles les parrains ont été constitués. Les 83 Députés ont été constitués lors d’une élection à laquelle l’Opposition n’a pas participé, parce qu’elle a été éjectée », relève le candidat Joël Aïvo. En clair, «c’est que les 83 Députés à l’Assemblée nationale ont été choisis comme candidats par le Président de la République et sa mouvance. Les 83 députés obéissent à l’Union progressiste, au Bloc républicain et au Président de la République. Les maires ont été répartis depuis les sièges des partis politiques qui ont indiqué aux Préfets qui va être maire ».
Pas question de négocier les parrains
Dans ses conditions, il pense qu’il n’est pas question d’aller demander le parrainage de ces potentiels parrains. « Vous pensez que dans ces conditions, ça ressemblerait à quoi, que moi qui suis en opposition en gros et en détail avec le Président de la République, (…), j’aille auprès des deux partis politiques leur présenter mon projet, les persuader de la pertinence de mon projet pour avoir leur autorisation ? L’Opposition ne peut pas persuader le pouvoir de la pertinence de son projet pour que le pouvoir accepte de sélectionner les candidats qui vont compétir face à lui et éventuellement le battre », a indiqué le constitutionnaliste. Le professeur relève que «c’est seulement dans un match amical, sans enjeu qu’une équipe peut avoir le choix de son adversaire ».
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