En mars 2016, quand Patrice Talon battait Lionel Zinsou au second tour de la présidentielle au Bénin, Kemi Seba « était ému aux larmes ». Pour lui, l’homme d’affaires « représentait la souveraineté africaine face au supplétif de la France qu’était et continue d’être (Lionel) Zinsou ». Avec le temps, le panafricaniste a pu se faire son opinion sur celui qui va probablement remettre son mandat en jeu en avril prochain. Tout en concédant à l’actuel locataire du palais de la Marina le travail salutaire qu’il abat sur le terrain du développement, Kemi Seba critique ce qu’il considère comme une fuite en avant de ce dernier face aux questions de la souveraineté. « J’aimais le président Talon, il a fait plus que beaucoup de ses pairs sur le terrain du développement, le nier serait de la malhonnêteté. Mais on ne développe pas un pays sans appliquer le principe de Souveraineté » a écrit le panafricaniste dans un post publié sur sa page Facebook, il y a quelques heures.
Une humiliation
Le président de l’Ong Urgences panafricanistes fait ainsi allusion au limogeage de Yve Ogan, un cadre du parlement qui a pris position sur la monnaie Eco. « Comment justifier cette humiliation qui consiste à faire licencier Yves Ogan du parlement pour le seul et unique motif qu’il a eu la dignité de s’opposer à cette mascarade de Franc Cfa maquillé de manière ridicule en Eco » s’interroge le franco-béninois.
Il évoquera aussi le ministre de l’intérieur Sacca Lafia , qui dit-il, l’a menacé de « manière mafieuse » en lui stipulant que « l’Etat béninois va restreindre le périmètre de (ses) libertés individuelles si (il) continue à déranger ses partenaires (cf Ouattara et sans soute la France) après qu’il ait dénoncé le rôle clef qu’occupe Alassane Dramane Ouattara, au sein de la Françafrique ». Kémi Seba va par ailleurs critiquer la mise à l’épreuve de la liberté d’expression sous le régime Talon.
« On ne développe pas un pays en tuant la liberté d’expression »
A titre illustratif, il parlera des appels qu’il reçoit de certains journalistes de télévisions locales et qui lui disent que l’ordre a été donné d’en haut de ne plus le recevoir sur les plateaux de peur qu’il ne tienne des « propos qui dérangent ». « On ne développe pas un pays en tuant la liberté d’expression. Oui au développement du Bénin. Non à la soumission vis-à-vis de la France » a-t-il conclu.
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