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Ouïghours : Pékin dénonce «un acte honteux» du parlement canadien

La Chine n’aime pas qu’on interfère « dans (ses) affaires intérieures ». Elle réagit automatiquement. C’était le cas en janvier dernier quand Mike Pompeo, l’ex secrétaire d’Etat américain a qualifié de génocide le traitement infligé aux Ouïghours par Pékin. L’empire du milieu avait dénoncé dans le temps des « mensonges absurdes et éhontés ». Hier lundi, la réaction de la Chine a été pareille quand les députés canadiens ont voté une motion qui compare le traitement subi par les Ouighours dans le Xinjiang à un « génocide ». Selon cette motion approuvée par 266 députés sur 338, la minorité religieuse en Chine a été et est encore soumise à un génocide.

La représentation diplomatique du pays  asiatique au Canada a qualifié « d’acte honteux » cette initiative des députés canadiens qui dénoncent la «destruction de sites culturels», «l’endoctrinement politique et antireligieux» et «le travail forcé» infligés aux Ouïghours au Xinjiang . Selon l’ambassade chinoise, les parlementaires du pays sont « hypocrites (et) éhontés » . Ils ont eu recours à « l’excuse des Droits humains pour s’engager dans une manipulation politique au Xinjiang afin d’interférer dans les affaires intérieures de la Chine ». Notons que des députés du camp libéral, actuellement au pouvoir, n’ont pas voté pour la motion. Ils se sont abstenus.

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Le gouvernement prend « toute allégation de génocide extrêmement au sérieux »

Le ministre canadien des affaires étrangères Marc Garneau a assuré que le gouvernement prenait « toute allégation de génocide extrêmement au sérieux ». Des propos intervenus après l’appel des conservateurs à l’exécutif canadien. « Maintenant, les conservateurs demandent au gouvernement libéral de respecter le Parlement et de reconnaître officiellement qu’un génocide se passe en Chine » a déclaré le patron du parti Erin O’Toole.

Le gouvernement canadien qui n’entretient pas de bonnes relations avec Pékin depuis l’incarcération de la directrice financière de Huawei Meng Wanzhou, ne veut pas officiellement utiliser le terme génocide pour qualifier ce qui se passe au Xinjiang. Au terme d’une récente réunion du G7, le premier ministre canadien Justin Trudeau a indiqué qu’il discutait avec ses partenaires de la communauté internationale pour savoir si le terme « génocide » mérite d’être employé. Il a cependant reconnu que d’énormes violations des droits de l’homme ont été signalées dans le Xinjiang.

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