Algérie – France : le geste de Macron pour apaiser les tensions

La France a occupé l’Algérie pendant 132 ans, du 5 juillet 1830 au 5 juillet 1962, date à laquelle le pays a déclaré son indépendance de la domination coloniale. Une lutte pour l’indépendance, qui a vu  plus de 1,5 million d’Algériens « martyrisés », des centaines de milliers d’autres avec des séquelles physiques et psychologiques, disparus, ou contraints de quitter leurs maisons. Pendant des décennies, de nombreuses voix en France et surtout en Algérie ont appelé l’ancienne colonie à reconnaitre les atrocités perpétrées au cours de cette guerre.

Le 20 janvier dernier, l’historien français Benjamin Stora, descendant d’une famille de ‘’pieds noirs’’, ces anciens colons d’origine européenne en Algérie, présentait un rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Un rapport tout de suite décrié en Algérie parce qu’il n’y était fait état d’aucune reconnaissance par la France d’actes de crimes contre l’humanité commis, ni ne faisait mention nulle part ni d’excuses ni d’aucuns sentiment de repentir. Ce Mardi néanmoins,  le président Macron dans un geste de bonne volonté et d’ « apaisement » faisait mea culpa « au nom de la France » sur l’assassinat d’Ali Boumendjel.

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Macron reconnait le meurtre et la torture d’Ali Bomendjel

En 2000, le général Paul Aussaresses, général qui avait commandé les forces françaises au cours de la guerre d’Algérie publiait ses mémoires intitulés « Forces spéciales – Algérie 1955-57« . Dans son livre, le général Aussaresses, aujourd’hui disparu, a raconté comment il a utilisé « les coups, l’eau et l’électricité» pour torturer des membres présumés du Front de libération nationale algérien (FLN). Pour Aussaresses, «Les circonstances exceptionnelles expliquent et justifient ces méthodes».

C’est également dans ces mémoires que pour la première fois le voile était levé sur les décès de  de deux dirigeants du FLN, Larbi Ben M’Hidi et Ali Boumendjel. Le général Aussaresses révélait que les deux algériens avaient bien été exécutés, et leurs exécutions couvertes en suicides ; Ben M’Hidi avait été pendu, tandis que Boumendjel jeté lui du toit d’un immeuble de six étages.

Ce Mardi seulement, vingt années après la parution du livre de Aussaresses, et quelques mois après le rapport Stora ; la France par son premier personnage reconnaissait enfin officiellement le meurtre de Boumendjel. Le président Macron alors qu’il avait reçu au palais de l’Élysée les petits-enfants d’Ali Boumendjel, leur avait déclaré que la France reconnaissait que Boumendjel avait été « torturé » et « assassiné » par ses services.

Dans un communiqué, le président français, faisant allusion certainement au rapport Stora, a dit sa volonté ferme d’encourager le travail de recherche de « la vérité » entamé par les historiens afin qu’« Aucun crime, aucune atrocité commise par quiconque pendant la guerre d’Algérie » ne puisse « être excusé ni occulté ».

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