Aujourd'hui 11 mars, les membres du Conseil de sécurité ont tenu un débat public par vidéoconférence sur les conflits et la sécurité alimentaire. Un débat sur l'insécurité alimentaire induite par les conflits. Au débat, le Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) David Beasley, la Directrice exécutive d'Oxfam International, Gabriella Bucher et le Secrétaire général António Guterres, ont fait des exposés.
La guerre, a pour principaux effets d'induire le déplacement des populations des terres agricoles ou des pâturages et la destruction des actifs agricoles ; ou indirectement, de perturber les marchés et augmenter les prix des denrées alimentaires. Autant d’effets qui conduisent à une crise alimentaire et à la famine. Et selon les autorités de l’ONU, la crise alimentaire dans le monde empirait avec des facteurs aggravants comme les changements climatiques et la pandémie du coronavirus.
António Guterres tire la sonnette d’alarme
« La famine et la faim ne sont plus une question de manque de nourriture. Elles sont aujourd’hui en grande partie produites par l’homme – et j’emploie ce terme à dessein. Elles frappent surtout des pays touchés par des conflits prolongés et de grande envergure. Et la situation empire (…) Les chocs climatiques et la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) attisent le feu » a déclaré au cours de son exposé le secrétaire générale des Nations Unies.
Selon M. Guterres, c’est aujourd’hui plus de 105 millions de personnes qui souffraient aujourd’hui de la faim à cause des conflits et des guerres ; près de 20 % de plus qu’en 2020. Autrement dit en l’espace d’une seule année ce serait plus de 17 000 000 de personnes qui sont venues grossir le nombre des personnes en situation critique de par le monde. Quand « 30 millions » d’autres se retrouvaient au « bord de la famine ».
Et les mauvaises conditions climatiques récurrentes et la pandémie du nouveau coronavirus, n’ont fait qu’accentuer ces statistiques alarmantes. Pour le patron de l’ONU, Il fallait aux pays membres de l’ONU de réagir vivement et diligemment. En tout état de cause, M. Guterres a-t-il dit, a « décidé de créer un groupe spécial de haut niveau sur la prévention de la famine, qui sera dirigé par le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock ».
Et « J’invite instamment tous les membres du Conseil à soutenir par tous les moyens ce groupe spécial et à mettre tout en œuvre pour prendre des mesures urgentes de prévention de la famine » avait ajouté en substance le Secrétaire général.