Ouïghours : la Chine sanctionne des responsables britanniques, Londres s’insurge

Aujourd’hui, on est bien loin de l’ambiance bon enfant qui a prévalu il y a 5 ans entre le Premier ministre britannique David Cameron et le président chinois Xi Jinping lors d’une visite de celui-ci au Royaume Uni. Les deux hommes avaient dans le temps partagé une bière pour marquer le début d’une ère dorée dans les relations entre les deux pays. Ce vendredi 26 mars, la Chine annonce avoir infligé des sanctions à quatre entités britanniques et à cinq députés du Royaume. Ces mesures sont des représailles contre Londres qui à l’instar de l’Union Européenne, du Canada et des Etats-Unis, a sanctionné les responsables de violations des droits des musulmans Ouighours en Chine.

Des « mensonges et de la désinformation »

L’empire du milieu estime qu’il s’agit de sanctions « unilatérales » imposées aux « individus et aux entités chinoises concernées ». Une décision basée sur des « mensonges et de la désinformation » selon Pékin. C’est une violation du droit international et des normes fondamentales régissant les relations internationales, estime le ministère chinois des affaires étrangères qui parle par ailleurs d’interférence grave dans les affaires intérieures du pays.

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Réagissant aux mesures de représailles de Pékin, le ministre britannique des Affaires étrangère Dominic Raab a dénoncé des sanctions contre les détracteurs de l’empire du milieu. « Nous condamnons les tentatives de la Chine de réduire au silence ceux qui dénoncent les violations des droits de l’Homme, dans le pays et à l’étranger«  a t-il déclaré.

Il demandera ensuite à la Chine de permettre au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de vérifier la vérité si tant est qu’elle « veut réfuter de manière crédible les allégations de violations des droits de l’homme ».  La commission des droits de l’homme du Parti Conservateur, le China Research Group, l’Essex Court Chambers et le Tribunal Ouighour sont les quatre entités britanniques sanctionnées par la Chine. Quant aux députés, il y a Iain Ducan Smith, Tom Tugendhat, Nusrat Ghani, Tim Loughton et Neil O’Bruen.

Je suis sanctionnée « pour avoir eu une conscience »

L’universitaire Joanne Smith Finley, l’avocat Geoffrey Nice et les deux membres de la Chambre des lords David Alton et Helena Kennedy, sont également frappés par les mesures punitives de Pékin. Réagissant à la nouvelle sur Twitter, Iain Duncan Smith, député et ancien chef du Parti conservateur, a déclaré que les sanctions contre lui étaient un « insigne d’honneur ».

« Il est de notre devoir de dénoncer les violations des droits de l’homme (du gouvernement) chinois à Hong Kong (et) le génocide des Ouïghours », a écrit Duncan Smith. « Ceux d’entre nous qui vivent une vie libre sous la primauté du droit doivent parler au nom de ceux qui n’ont pas de voix. » Smith Finley, universitaire britannique, a déclaré qu’elle avait été sanctionnée « pour avoir dit la vérité » sur le Xinjiang « et pour avoir eu une conscience ». « Je n’ai aucun regret de m’exprimer et je ne serai pas réduite au silence », a-t-elle tweeté.

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« La Chine est fermement déterminée à sauvegarder sa souveraineté nationale »

Il faut dire que l’empire du milieu promet de prendre d’autres sanctions si Londres ne révise pas sa position. « La Chine est fermement déterminée à sauvegarder sa souveraineté nationale, sa sécurité et ses intérêts de développement, et avertit la partie britannique de ne pas aller plus loin dans la mauvaise voie…Sinon la Chine réagira de nouveau » a fait savoir le ministère chinois des affaires étrangères.

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