Algérie : un islamologue devant la justice pour « atteinte aux rites musulmans »

« Atteinte aux préceptes de l’islam et aux rites musulmans, » c’est ce qui est reproché à Saïd Djabelkhir, un universitaire islamologue de renom qui a comparu ce jeudi 1er avril devant le tribunal de Sidi M’hamed à Alger, en Algérie. Le spécialiste de l’Islam a comparu pour des faits qui pourraient lui valoir une peine de prison allant de trois à cinq ans. Il est poursuivi par un collègue universitaire, Abderazak Boubedjra et un collectif de 7 avocats.

Ces derniers reprochent à Saïd Djabelkhir d’avoir posté des contenus offensants l’Islam sur Facebook. Pour des organisations de défense des droits de l’homme, les sujets pour lesquels l’intéressé est devant la justice, auraient pu être débattus dans le cadre universitaire et faisant l’objet de recherche. « Un prédicateur salafiste avait décrété une fatwa disant que « Yennayer », le nouvel an berbère, était une fête païenne et que sa célébration était haram, interdite. En réponse, je rappelais que d’autres rituels existaient bien avant l’islam, tels que certains pèlerinages », a déclaré Saïd Djabelkhir au micro de FigaroVox concernant ce qui lui est reproché.

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« Tout ce qui est raconté dans le Coran est de l’histoire avec un grand H »

« Enfinune autre publication concerne par exemple les contes coraniques relatés dans les sourates, comme celui de Noé par exemple. Je considère qu’il faut faire la différence entre l’historique et le mythique. Eux, ils disent que tout ce qui est raconté dans le Coran est de l’histoire avec un grand H. Je maintiens mes propos, » a ajouté le diplômé en sciences islamiques dans l’interview publiée le 30 mars.

De l’inquisition

Dans un communiqué le 1er avril, la Ligue algérienne des droits de l’homme (Laddh), a soutenu l’islamologue en lui exprimant « toute sa solidarité ». Pour la ligue, ce procès « déplace un débat qui devait avoir lieu dans les enceintes des amphithéâtres universitaires, non dans les salles d’audience des tribunaux qui ne doivent en aucun cas se transformer en tribunaux d’inquisition ». Pour le collectif des avocats du mis en cause, ce procès est de « l’inquisition » puisqu’on est « en train de juger des idées religieuses dans un tribunal », a estimé Me Aouicha Bekthi. Le verdict du procès est attendu le 22 avril.

Une réponse

  1. Avatar de Nordine Hadacha
    Nordine Hadacha

    Saïd Djabelkhir : «L’obscurantisme gagne de plus en plus de terrain en Algérie»

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