Dans un entretien accordé au journal La Dépêche info Afrique, le président de Restaurer l’Espoir, Candide Azannaï revient sur ses griefs contre la gouvernance de Patrice Talon, son ancien patron. Coordonnateur de la Résistance nationale, il a démissionné du gouvernement de Talon le 27 mars 2017. Et pour dire ses griefs, l’homme comme on le connaît, ne s’est pas dérobé. Mieux, il va jusqu’à rendre responsable Joseph Djogbénou, président de la Cour constitutionnelle de ce qui est arrivé aujourd’hui au Bénin.
L’ancien ministre Candide Azannaï a indiqué que dès les premières années de pouvoir de l’homme de la rupture, les prémices des griefs étaient. Mais «là où c’est devenu un scandale pur c’est le certificat de conformité, c’est l’exclusion, c’est les tueries ». Pour lui ça devient inacceptable. Il rappelle qu’avant cela, il y a eu un enchainement de faits. Sous le couvert des réformes, «on démantèle toutes les lois consensuelles ». «Toutes les lois qui promeuvent la liberté, les droits de l’homme, la dignité, l’Etat de droit, on les détricote complètement et progressivement, on passe de l’Etat de droit à l’Etat de lois par une inflation législative », argument-il. Or, «l’Etat de lois est souvent illégitime ».
Selon Azannaï, on ne peut pas dire que les lois votées sous Talon sont taillées sur mesure mais plutôt, «nous sommes dans du déni de l’Etat de droit, nous sommes dans la perversion ». En clair, il reproche à la gouvernance de Patrice Talon, la mise à sac de la démocratie, le bradage et la profanation de l’héritage de la conférence nationale. Comme grief, il y a aussi les tueries. «Lorsqu’on a tué, il faut une justice, il faut une réparation, il faut une réhabilitation de la mémoire des victimes. Il faut aussi punir les tueurs », relève le président de Restaurer l’Espoir.
Djogbénou, responsable des maux actuels
A l’en croire Candide Azannaï, le problème au Bénin c’est «qu’on a quelqu’un qui est devenu un imposteur ». Et il faut en découdre avec lui mais pas avec les armes de l’imposteur. Il faut en découdre avec l’imposteur «en allant puiser les armes dans la constitution ». Il préconise le format de la non-violence essentielle basé sur la puissance du discours. Pour lui à partir du moment où tout le monde constat qu’il a exclusion (dont plus de démocratie), il faut commencer à s’inquiéter. Et il estime que Joseph Djogbénou ne peut pas se soustraire de ce qu’il arrive au Bénin depuis 2016. Parce que le concept de l’exclusion est incompatible avec la constitution, avec les valeurs fondamentales, les valeurs démocratiques. Il rappelle que c’est la Cour constitutionnelle qui a instauré le certificat de conformité lors des législatives de 2019. Selon Candide Azannaï, la Cour n’a pas le droit de prendre des actes pour exclure. Le préambule de la Constitution indique bien qu’on ne peut pas exclure. Et donc le premier faussaire dans ce qui se passe au Bénin actuellement c’est la Cour constitutionnelle. Et les sages de la Cour doivent en répondre.
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