Sara Rogel, condamnée à 30 ans de prison pour « homicide aggravé » commis en s’étant prétendument fait avorter, a vu le deuxième tribunal de surveillance pénitentiaire de la ville de Cojutepeque au Salvador, lui accorder le 31 Mai dernier la libération conditionnelle. Mais la femme avait été maintenue en prison parce que le bureau du procureur avait annoncé vouloir faire appel du jugement. Mais le délai de cinq jours pour présenter soit une requête en révocation ou faire appel, était arrivé à expiration ce lundi, et Sara Rogel sortait de prison.
Sara Rogel peut retourner chez elle
En octobre 2012, Sara Rogel alors étudiante de 22 ans, s’était rendue à l’hôpital avec des saignements causés par une chute alors qu’elle effectuait des tâches ménagères à la maison. La jeune femme enceinte a été arrêtée, poursuivie et condamnée pour un avortement pratiqué sur « sa fille à naître ». La loi salvadorienne, l’une des plus strictes au monde en matière d’avortement, avait qualifié la tentative prétendue de Rogel d’« homicide aggravé ».
Au Salvador, l’avortement est interdit en toutes occasions, et passible d’une peine de 30 ans de prison, même en cas de viol, d’inceste ou lorsque la vie de la mère est en danger. De fait, Sara Rogel avait été condamnée à 30 ans de réclusion dans le centre de détention de la ville de Zacatecoluca, et y a déjà passé neuf années.
Il a fallu un appel en grâces de ses avocats pour que la femme obtienne sa libération anticipée. Ce lundi, Sara Rogel sortait de prison et son avocate Abigail Cortez de confier à la presse que « la décision est très satisfaisante en raison des efforts que nous avons déployés pour libérer toutes ces femmes qui ont été criminalisées pour avoir eu une urgence obstétricale comme Sara ».
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