Lors de son récent passage au Bénin pour voir sa cliente Reckya Madougou, l’avocat français Antoine Vey a accordé un entretien à la chaîne Sikka Tv. Il a parlé des difficultés de l’opposante à faire valoir ses droits et de ses conditions de détention. D’entrée de jeu, l’avocat pénaliste a clairement fait comprendre que sa cliente « n’a pas la lisibilité d’un calendrier de procédure clair ». « Nous ne savons pas lorsqu’elle sera interrogée, si elle pourra faire valoir ses droits dans une procédure équitable, ce que nous souhaitons » a-t-il poursuivi. L’avocat est convaincu que si l’ancienne ministre était autorisée à faire valoir ses droits de manière équitable, l’opinion publique se rendrait vite compte de la « vacuité totale de ce dossier ».
Néanmoins, la candidate recalée à la présidentielle du 11 avril dernier va dans les prochains jours officialiser un recours, saisir l’autorité judiciaire béninoise pour expliquer qu’elle a « été victime d’un coup monté et que aujourd’hui, ce coup monté est instrumentalisé par l’autorité judiciaire, à moins qu’elle ne se trompe à son corps défendant, ce qui justifie une incarcération qui est tout à fait disproportionnée et non nécessaire ».
« Pour que personne ne puisse dire que nous ne l’avons pas dit«
En ce qui concerne ses conditions de détention, l’avocat pénaliste affirme qu’il faudra garantir ses droits minimaux. C’est-à-dire le droit à la santé et le droit de voir un médecin pour être soignée convenablement. Maintenant quel que soit le médecin qu’elle peut voir, la détention n’est pas un endroit où il faut rester si on a un état de santé fragile, fait remarquer Me Antoine Vey. « Donc ces éléments seront systématiquement portés à l’attention de l’autorité judiciaire pour que personne ne puisse dire que nous ne l’avons pas dit » a-t-il assuré. Mais déjà une demande a été faite à l’autorité judiciaire pour qu’elle ait droit à un réfrigérateur pour y mettre sa nourriture, une radio pour s’informer et le droit de voir sa famille dans des conditions dignes.
Ce » n’est pas quelqu’un qui cause une difficulté sur le plan de la dangerosité «
« Reckya Madougou est une femme courageuse, une femme forte et que ce qui est très difficile pour elle, c’est de ne pas pouvoir voir sa famille » informe l’avocat pénaliste français. Pour lui, quelle que soit la gravité de l’accusation, il faut considérer que Mme Madougou « n’est pas quelqu’un qui cause une difficulté sur le plan de la dangerosité…C’est une femme intègre, une femme qui ne pose aucun danger à l’appareil d’Etat ». On pouvait donc la mettre sous contrôle judiciaire au lieu de l’emprisonner estime le praticien du droit.
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