France : un policier victime de contrôle au faciès témoigne

Jugés comme « pratiques discriminatoires », plusieurs associations avaient demandé au gouvernement français d’effectuer des « réformes structurelles » face aux contrôles au faciès. Ce jeudi 22 juillet, ces mêmes organisations au nombre de 6, dont Amnesty International France et Human Rigths Watch, ont saisi le Conseil d’Etat français, pour qu’un terme soit mis aux « contrôles d’identité discriminatoires» dirigés par la police. Dans ce contexte, un policier qui effectuant lui-même les contrôles, et qui en a été victime de la part de ses collègues a livré son témoignage au média en ligne Brut.

D’après le policier, parmi la dizaine et quinzaine de contrôles qu’il effectue par jour dans certaines zones, la majorité ne sert à rien, si ce n’était que pour aller importuner les paisibles populations qu’on sait, qu’elles n’ont pas les pièces nécessaires. « Les deux tiers, pour moi, ne servent à rien, si ce n’est à aller importuner des populations qui ont été ciblées et dont on sait déjà l’identité », a-t-il confié. Le policier qui est lui-même un Africain noir, a affirmé avoir été victime du contrôle au faciès de la part de ses collègues, juste à cause de sa couleur de peau.  

« Parce que, voilà, je suis un Africain »

« Ça m’est arrivé à de nombreuses reprises, notamment parce que, voilà, je suis un Africain, d’Afrique noire. C’est difficile, en fait, d’être de l’autre côté (…) on se rend compte vraiment de l’humiliation que c’est d’être contrôlé sans fondement légal», a-t-il témoigné. Durant le confinement également, le fonctionnaire a affirmé avoir été envoyé lui et ses collègues dans des zones à dessein, juste pour faire augmenter certains chiffres.

« Faire avancer les choses »

« On nous a demandé d’aller dans certaines zones pour, justement, faire remonter certaines données, à savoir qu’il y avait beaucoup de personnes qui n’étaient pas alphabétisées, qui avaient des problèmes aussi pour imprimer des attestations, qu’on savait pertinemment, que les personnes n’allaient pas avoir leurs attestations en temps et en heure », raconte-t-il. Il a émis l’espoir que les décideurs vont essayer de trouver des solutions à ces problématiques et « qu’on puisse faire avancer les choses ».   

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