En Afghanistan, les combattants talibans n’ont de cesse depuis le départ des USA d’acter des prises régulières des grandes villes du pays. Petit à petit les combattants islamistes conquéraient le pays devant l’impuissance affichée de troupes gouvernementales. Il y a quelques jours encore, une évaluation militaire américaine estimait qu’il faudrait un mois avant que la capitale ne subisse la pression des insurgés. Pourtant samedi, des combattants prenait Mazâr-e Charîf, un bastion anti-Talibans, dernière grande ville du nord de l’Afghanistan encore sous contrôle gouvernemental, s’emparaient Dimanche de Jalalabad à l’est de Kaboul et massaient des troupes tout autour de Kaboul la capitale. Ce dimanche, également, le président Ashraf Ghani quittait le pays.
Ashraf Ghani réfugié au Tadjikistan
Devançant tous les pronostics, l’arrivée des Talibans à Kaboul ce dimanche, bien qu’inéluctable, avait surpris plus d’un. Les talibans se sont emparés de la quasi-totalité de l’Afghanistan en un peu plus d’une semaine, malgré les milliards de dollars dépensés par les États-Unis et l’OTAN pendant près de deux décennies pour renforcer les forces de sécurité afghanes. Ce dimanche donc , les combattants talibans forts de leur avantage ont d’abord jouer la carte du dialogue et des négociations, « pour une transition pacifique » du pouvoir.
Le groupe a promis plus tôt dimanche de ne pas prendre la ville par la force. « Nos forces ne sont pas entrées dans la ville de Kaboul et nous venons de publier une déclaration disant que nos forces n’entreront pas dans la ville de Kaboul », a déclaré le porte-parole des talibans Suhail Shaheen. « Nous discutons et attendons un transfert pacifique », a-t-il ajouté. Mais peu de temps après, les officiels talibans, annonçaient avoir de nouveau ordonné aux troupes d’entrer dans la ville, parce le président Ashraf Ghani et le vice-président Amarullah Saleh avaient « quitté le pays pour le Tadjikistan » et surtout pour « empêcher le pillage après que la police locale a déserté ses postes ».
Élu pour la première fois président en 2014, Ashraf Ghani a succédé à Hamid Karzaï, qui a dirigé l’Afghanistan après l’invasion menée par les États-Unis en 2001. L’homme politique a fait de la fin de cette guerre longue de plusieurs décennies, sa priorité absolue. Et cela, malgré les attaques continues contre son gouvernement et ses forces de sécurité par les talibans. Ashraf Ghani est celui qui a entamé des pourparlers de paix avec les insurgés dans la capitale qatarie de Doha en 2020. Cependant, l’homme d’état n’a jamais été accepté par les talibans et les pourparlers de paix ont peu avancé.
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