Le chef de la branche ouest-africaine du groupe État islamique ISWAP, Abu Musab al-Barnawi, est mort, a annoncé jeudi l’armée nigériane.« Je peux affirmer avec certitude que al-Barnawi est mort », a déclaré le chef de l’état-major de la Défense, le général Lucky Irabor. « Il est mort et reste mort », a-t-il ajouté. Le général Irabor n’a donné aucun détail sur les circonstances de la mort de Barnawi, qui a été signalée pour la première fois en septembre. La province de l’État islamique d’Afrique de l’Ouest (Iswap) n’a pas commenté la nouvelle.
Iswap est considéré comme le groupe djihadiste le plus puissant au Nigeria depuis la mort du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau plus tôt cette année. Depuis lors, des milliers de combattants de Boko Haram se sont rendus à la fois à l’armée et, semble-t-il, à Iswap. D’après la presse, Barnawi, est né Habib Yusuf, et serait le fils aîné du fondateur de Boko Haram, Mohammed Yusuf. Il était considéré comme un homme relativement modéré, fuyant les politiques les plus extrêmes de Boko Haram comme l’utilisation d’enfants comme kamikazes et le ciblage aveugle des musulmans.
De fervents rivaux
Après la mort de son père en garde à vue en 2009, Shekau a été nommé nouveau chef du groupe. Barnawi a été porte-parole de Boko Haram, mais s’est fréquemment heurté à Shekau et à d’autres hauts dirigeants et, en 2013, il a fait défection à Ansaru, une branche de Boko Haram liée à al-Qaïda. Malgré leurs différences, les deux groupes ont parfois travaillé en étroite collaboration. Pour aider à rehausser le profil international de Boko Haram, Shekau a aligné le groupe avec l’État islamique (EI) en 2015.
L’année suivante, l’EI a nommé Barnawi comme le nouveau wali (gouverneur en arabe), provoquant une querelle interne majeure. Les analystes pensent que le changement de direction a été provoqué par des affrontements idéologiques entre Shekau et la direction centrale de l’EI. Le changement de direction très médiatisé n’a pas été bien accueilli par tout le monde, et Shekau a accusé Barnawi d’avoir fomenté un coup d’État. À la suite de ces luttes intestines, les fidèles à l’État islamique ont rejoint l’Iswap séparatiste, dirigé par Barnawi, tandis que Shekau est resté à la tête de Boko Haram. Les groupes sont depuis de fervents rivaux.
Laisser un commentaire