La manière dont le président français Emmanuel Macron gère la question des restitutions de trésors culturels à l’Afrique ne plait pas tout à fait au Sénat français. En décidant de restituer 26 œuvres d’art au Bénin et un sabre au Sénégal en 2019, les sénateurs avaient été pris de court. Ils ont été obligés de voter une loi pour libérer ces objets qui étaient déjà considérés comme faisant partie des collections nationales françaises. Or, ces collections sont inaliénables.
Instrumentalisation des biens culturels …
En annonçant encore la restitution du tambour parleur des Ebriés à la Côte d’Ivoire lors du sommet France-Afrique à Montpellier, Emmanuel Macron s’est attiré les critiques des sénateurs. Ils l’accusent d’instrumentaliser des biens culturels « au service de la seule diplomatie sans considération de leur valeur patrimoniale ». La commission culturelle du Sénat a introduit le 12 octobre 2021, une proposition de loi, qui vise à donner vie à un « Conseil national de réflexion sur la circulation et le retour des biens culturels extra-européens ».
Eviter que ces décisions ne fluctuent au gré des alternances politiques
Ce conseil, qui va réunir 12 personnes, aura pour mission de donner un avis scientifique préalable pour instruire le politique afin que ces restitutions ne répondent pas « exclusivement à des considérations diplomatiques ou des revendications mémorielles ou communautaires ». Ce conseil aura le mérite de permettre à la France d’engager une réflexion de fond en matière de gestion éthique des collections et d’éviter que ces décisions ne fluctuent au gré des alternances politiques, ont fait savoir les sénateurs.
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