Arrêté au Burkina Faso le vendredi 29 octobre dernier, le leader panafricaniste Kemi Seba a finalement été expulsé vers le Bénin. Dans un live Facebook, hier dimanche 31 octobre, le président de l’Ong Urgences Panafricanistes, a raconté sa mésaventure en terre burkinabé. Un pays qu’il a rejoint « par la voie régulière ». « Quand j’arrive à l’aéroport , j’a été reçu avec amour par des militaires, certains ont même pris au niveau de la douane des photos avec moi » a-t-il tenu à faire savoir. Dans l’après-midi du vendredi, Kemi Seba prend donc, avec son staff, la route de Bobo-Dioulasso où la grande mobilisation contre le néocolonialisme et la présence militaire française au Sahel, devait se tenir. Comme le pays est en proie à des attaques terroristes, il y avait des barrages routiers tenus par des militaires.
« On met dans une cellule avec une vingtaine de cafards »
Au deuxième check-point, le militant panafricaniste dit avoir été invité à remettre son passeport. Un des militaires « prend mon passeport béninois (et il dit, veuillez bien nous suivre) ». Kemi Seba demande alors la raison pour laquelle il devait le suivre, le soldat lui répond qu’il n’y pas de raison et que ce sont les ordres reçus. « On me prend ainsi que mon staff. On nous fait garder dans un commissariat de la zone pendant 2h-3h, sans jamais nous dire le motif de l’arrestation, aucun document légal, aucun document officiel. La plupart des policiers étaient gênés » estime Kemi Seba. « Ils ont dit, nous on soutient le combat que vous menez, c’est un combat de résistant ». Par la suite le panafricaniste dit avoir été séparé de son staff. « On me sépare de mon staff, on me met dans un fourgon policier, on m’amène à Ouagadougou et on me met dans une cellule avec une vingtaine de cafards » raconte t-il.
« J’ai (connu) beaucoup d’arrestations dans ma vie, mais c’est la première fois qu’on me met dans une cellule aussi sale » avoue le président de l’Ong Urgences panafricanistes. A ce niveau aussi, on ne lui signifie pas les motifs de son arrestation, ou une garde à vue. J’ai été gardé de « 17 h (du soir) jusqu’à 08 h du matin », (sans qu’on me dise les raisons) de mon arrestation » . « On appelle ça du kidnapping » dénonce Kemi Seba qui dit avoir demandé à 13 reprises son avocat, mais ce droit lui a été refusé. Il est ensuite conduit à l’aéroport et une minute avant son entrée dans l’avion, on lui dit : « Monsieur Kemi Seba, vous retournez au Bénin ».
Juan Branco, l’avocat de Julian Assange va défendre Kemi Seba
« En termes de violation des droits des citoyens de la Cedeao, les autorités du Burkina Faso ont dépassé les limites de l’irresponsabilité judiciaire » a vertement critiqué l’activiste dans son live. Il prévient déjà que des actions en justice seront engagées contre les autorités du pays. « Je me suis entouré des meilleurs avocats, l’avocat de Julian Assange, Juan Branco ». Il s’agit de la violation élémentaire de mes droits. On ne peut pas arrêter quelqu’un sans lui donner le motif de son arrestation, sans lui signifier qu’il est en garde à vue. On ne peut pas l’expulser sans lui faire signer un arrêté d’expulsion. C’est un vice de procédure, parmi tant d’autres, dénonce Kemi Seba.
Outre Juan Branco, il y a son homologue le Burkinabé Prosper Farama et le Sénégalais Khoureyssi Ba avec qui il travaille sur cette affaire. Pour rappel, le président de l’Ong Urgences panafricanistes avait été arrêté alors qu’il se rendait à Bobo-Dioulasso pour une grande mobilisation contre le néocolonialisme et la présence militaire française au Sahel, organisée par la Coalition des Patriotes du Burkina Faso (Copa BF).
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